Cancer : mieux vivre son traitement grâce aux soins de support

Le cancer et les thérapies destinées à le vaincre entraînent des conséquences sur de nombreux aspects de la vie quotidienne. Les effets secondaires dus aux traitements peuvent peser sur le corps et le mental des patients ; c’est pourquoi un panel de soins de supports ont été mis en place en France afin d’accompagner les patients et de prendre en charge les répercussions de la maladie et de ses traitements.

Les effets secondaires des traitements anticancéreux

En fonction du diagnostic établi, l’équipe médicale, pluridisciplinaire, met en place un traitement personnalisé et approprié pouvant faire appel à différents types de techniques : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, curiethérapie, immunothérapie, greffe, hormonothérapie, etc. Autant de traitements dont les effets secondaires sont plus ou moins conséquents selon les situations et les patients. Il faut savoir que l’apparition de ces effets et leur importance sont sans rapport avec l’efficacité du traitement et qu’ils ne sont pas les mêmes d’un traitement à l’autre, ni même d’un patient à l’autre. La plupart de ces effets sont transitoires.

Qu'appelle-t-on soins de support ?

Conjointement aux traitements anticancéreux spécifiques, les soins de support sont une prise en charge globale et personnalisée du patient visant à lui apporter une meilleure qualité de vie sur le plan physique, psychologique et social. Ils sont mis en place pendant et après la maladie et permettent de gérer au mieux les potentiels effets secondaires des traitements. La maîtrise des symptômes et des effets secondaires étant tout aussi importante que le traitement du cancer en lui-même, les soins de support font partie intégrante du soin en oncologie. N’hésitez pas à aborder toute question que vous vous poseriez avec les membres de l’équipe soignante. Ils sont là pour vous aider et vous soutenir en toute circonstance. Ils pourront également vous conseiller des spécialistes si besoin.

Sachez que les soins de support ne sont ni secondaires, ni optionnels : ils font partie intégrante du processus de guérison. Un patient atteint de cancer doit pouvoir en bénéficier dès l’annonce du diagnostic, pendant toute la durée du traitement, et en phase d’après-cancer.

Quels sont les différents types de soins de support ?

Il existe un certain nombre de soins de support considérés comme indispensables qui composent un « panier de soins de support », validé au niveau national. Ils font l’objet d’une prise en charge totale ou partielle de l’Assurance Maladie.

Le socle de base

Ces quatre soins de support sont indissociables du traitement oncologique :

• La prise en charge de la douleur ;
• La prise en charge diététique et nutritionnelle ;
• La prise en charge psychologique ;
• La prise en charge sociale, familiale et professionnelle.

Les soins de support complémentaires

Cinq autres soins de supports et deux techniques particulières d’analgésie viennent compléter le socle de base :

• L’Activité Physique Adaptée (APA) ;
• Les conseils d’hygiène de vie ;
• Le soutien psychologique des proches et aidants ;
• Le soutien à la mise en œuvre de la préservation de la fertilité ;
• La prise en charge des troubles de la sexualité ;
• L'hypnoanalgésie ;
• L’analgésie intrathécale.

D’autres prestations peuvent être proposées selon les établissements de santé et les besoins du patient, dont l’onco-esthétique, par exemple. Celle-ci permet de bénéficier de soins dermoesthétiques adaptés aux patients sous traitement anticancéreux, et de prendre en charge des modifications corporelles liées à ces derniers (chute de cheveux causée par une chimiothérapie alopéciante, cicatrice de chirurgie, etc).

Qui délivre les soins de support ?

Tous les professionnels de santé peuvent assurer ces soins selon leur domaine de compétence (oncologie, médecine générale, soins infirmiers, pharmacie, diététique, psycho-oncologie, rééducation, lutte contre la douleur, onco-esthétique, accompagnement social, gestion du retour au domicile…).

Certaines techniques complémentaires et médecines douces peuvent s’avérer très efficaces. Parmi elles, l’auriculothérapie, l’acupuncture, l’homéopathie, la réflexologie, la sophrologie, la relaxation, l'ostéopathie, l'art-thérapie, la méditation en pleine conscience… Ils viennent renforcer l’effet des soins support traditionnels et soutiennent votre bien-être.

Ces techniques ne peuvent en aucun cas remplacer votre traitement anticancéreux. Elles leur sont, comme cité plus haut, complémentaires. Prenez conseil auprès de votre oncologue ou de votre médecin généraliste.

Sport et alimentation : des soins de support à part entière

Activité physique et cancer

Marche, gymnastique, tai-chi, karaté, yoga… Une activité physique régulière, selon vos capacités et vos envies, est également conseillée pour mieux gérer la maladie, le traitement, garder le moral, se détendre…

Ses bénéfices en termes de qualité de vie sont nombreux ; le sport impacte positivement l’état de fatigue induit par les traitements et l’état de santé général des patients sous hormonothérapie. L’activité physique est également associée à une réduction de la mortalité globale d’environ 40% chez les patientes atteintes de cancer du sein (du stade I-III en particulier), des patients atteints d’un cancer colorectal (stades I-III ou I-IV) et de la prostate (non métastatique).

Dans tous les cas, la pratique d’une activité physique régulière apporte des bénéfices non négligeables au niveau du souffle, de la santé cardiovasculaire, et du bien-être mental, physique et psychologique. Par ailleurs, l’Activité Physique Adaptée (APA) fait partie des soins de support qui sont conseillés par les professionnels de santé. Rapprochez-vous de votre oncologue si vous souhaitez en bénéficier.

Une alimentation santé sans se priver

Selon les effets des traitements, les personnes atteintes de cancer peuvent être sujettes à l’amaigrissement ou à la prise de poids. L’alimentation a un rôle important sur l’évolution de la maladie, un régime alimentaire équilibré est essentiel, sans pour autant se priver des plaisirs culinaires. Un nutritionniste peut vous conseiller pour adapter votre alimentation à vos symptômes et limiter les troubles digestifs potentiels.

Attention : ce n’est pas le moment d’amorcer un régime amaigrissant et de mettre votre corps en état de stress. De plus, la dénutrition augmente le risque d’infections et de complications durant les traitements, tout en diminuant leur efficacité. Manger suffisamment est indispensable à la santé, surtout dans une période aussi délicate.

Prenez soin de vous avant tout, et faites-vous plaisir tout en gardant une alimentation variée et équilibrée. En cas de doute, consultez votre médecin ou votre oncologue pour qu’il puisse vous prodiguer des conseils alimentaires adaptés à votre situation.