Dites stop au tabac !
Un fumeur s’expose à 40 substances cancérigènes différentes par jour. Choisir d’arrêter de fumer, c’est protéger sa santé, mais aussi celle de son entourage. S’il n’est pas toujours facile de stopper le tabac, des solutions existent pour mettre toutes les chances de son côté.
Tabac : quels risques pour la santé ?
Le tabagisme est la principale cause de mortalité évitable : en moyenne, un fumeur sur deux meurt des conséquences du tabac et un cancer sur trois est causé par la cigarette. Il peut s'agir de cancer du poumon, mais également de la gorge, de la bouche, des lèvres, du pancréas, des reins, de la vessie, de l’utérus ou de l'œsophage (en association avec une consommation excessive d’alcool).
Fumer est également l’un des principaux facteurs de risque d’infarctus du myocarde. La tabac peut également favoriser l’apparition d’autres maladies cardio-vasculaires, telles que les AVC, l'artérite des membres inférieurs, les anévrismes et l’hypertension artérielle.
D’autres pathologies ont un lien étroit avec le tabagisme actif : la bronchopneumopathie chronique obstructive, les gastrites, les ulcères duodénaux, l’hypercholestérolémie, etc. Par ailleurs, le tabac affecte les capacités sexuelles et la fertilité, la beauté de la peau, la santé des dents, et peut même entraîner des carences en vitamines B et C.
Qu'est ce que le sevrage tabagique ?
Le tabac tue chaque année en France environ 73 000 personnes. Un fumeur régulier sur deux meurt prématurément en conséquence de son tabagisme. Ainsi, entre les risques pour la santé du fumeur et de son entourage, la dépendance ou encore le coût du tabagisme, arrêter de fumer ne peut être que positif.
Le sevrage tabagique désigne le processus d’arrêt du tabac. Il peut se faire de manière brutale ou progressive, avec des méthodes différentes selon les envies ou le mode de vie de la personne qui souhaite stopper le tabagisme.
Les bienfaits du sevrage
Parmi les nombreux bienfaits qu'apporte le sevrage tabagique à votre organisme, nous pensons notamment à :
- Une diminution des risques de maladies graves ;
- Un regain d'énergie ;
- Une augmentation de l'espérance de vie ;
- Un sentiment de libération et de bien-être.
Le degré de difficulté du sevrage tabagique varie selon la motivation et surtout la dépendance. L'arrêt spontané du tabac est tout à fait possible. Il est cependant recommandé de se faire accompagner, notamment en cas de forte dépendance ou en cas de comorbidité associée. Le sevrage permet de réduire considérablement les effets néfastes du tabac sur la santé.
Voici quelques exemples des points positifs qui suivent un sevrage tabagique bien mené :
- Des sens olfactifs et gustatifs pleinement retrouvés ;
- Un teint plus lumineux ;
- Des dents préservées ;
- Un timbre de voix plus clair ;
- Des économies d'argent.
Mais attention, le sevrage tabagique entraîne également quelques effets indésirables auxquels il faut être préparé pour ne pas se décourager pendant le processus. Parmi ces effets, vous retrouverez notamment :
- Une prise de poids et une sensation de faim omniprésente ;
- Des tendances à la dépression, de l'anxiété ;
- De l'irritabilité, parfois de l’agressivité ;
- Des somnolences ;
- Une toux.
Se motiver, se préparer, être soutenu
Il convient avant tout d'évaluer son niveau de dépendance. En fonction de celui-ci, une aide thérapeutique adaptée peut être nécessaire pour augmenter les chances de réussite. Il faudra garder en tête que les effets du sevrage sont temporaires et bénins et sont rapidement compensés et dépassés par les effets bénéfiques de l’arrêt du tabac.
Parallèlement, il faut savoir que le désir de fumer restera toujours inconsciemment en vous. Être soutenu dans sa démarche par des proches peut être un plus pour la motivation et la réussite.
Quelques recommandations avant de commencer le sevrage tabagique
Voici quelques petites choses faciles à mettre en place pour vous aider à vous mettre en condition.
Changez vos habitudes pour éviter les situations qui donnent envie de fumer. En effet, très souvent le geste de fumer est associé à des habitudes quotidiennes : fumer une cigarette dans la voiture en allant travailler, en buvant un café à la pause, après le repas en guise de pause digestive. Toutes ces petites habitudes peuvent être contrecarrées facilement en modifiant quelque peu votre routine. Écoutez un podcast le matin dans votre voiture, prenez votre pause à un endroit différent, allez faire une petite promenade après le repas.
Tentez de repérer les sources d'échec dans les précédentes tentatives. En identifiant les raisons qui vous ont fait échouer votre précédent sevrage tabagique, il est plus simple de vaincre ce qui vous a fait défaut. Vous pouvez ainsi mettre en place des solutions concrètes pour parvenir à votre but cette fois-ci.
Est-ce indispensable de se faire aider pour arrêter de fumer ?
Répondre à cette question est très subjectif. Tout dépend de votre degré de tabagisme, de vos antécédents (avez-vous déjà essayé d'arrêter de fumer, sans succès ?), de votre personnalité, des effets indésirables que vous ressentez au cours du sevrage tabagique.
Pour certaines personnes, le sevrage est une étape simple à gérer, pour d'autres, il s'agit d'un véritable parcours du combattant. Il est donc important de bien vous connaître et de vous écouter. Si vous ressentez le besoin d'une aide extérieure, n'hésitez pas à consulter un tabacologue, ne serait-ce que pour faire un point sur votre situation.
En plus de l'accompagnement d'un professionnel, voici quelques conseils pour mieux réussir votre sevrage. Choisissez la bonne période pour arrêter. Tenter d'arrêter la cigarette pendant une période de stress n'est pas une bonne idée. Essayez plutôt de stopper le tabac pendant une période de vacances. La combinaison de peu de stress et d'un changement de décor peut aider.
Mettez en place des stratégies pour résister au moment où vous ressentez le plus de besoin de fumer :
- S'occuper les mains et l'esprit ;
- Faire un point budgétaire (fumer 10 cigarettes par jour équivaut annuellement à un séjour d'une semaine en Guadeloupe...) ;
- Faire la liste de ses motivations et la consulter régulièrement ;
- Se détendre, se relaxer…
Il n'existe pas de recette universelle pour arrêter de fumer. Il s’agit de trouver la ou les méthodes les plus adaptées et personnalisées à sa dépendance et à ses habitudes.
Prise en charge médicale
Un accompagnement par un professionnel de santé permet d'augmenter les chances de réussite, notamment en cas de forte dépendance. Des consultations en tabacologie sont organisées en ce sens. Il existe un certain nombre de dispositifs et médicaments spécialement développés pour vous aider à arrêter le tabac en douceur.
Parmi les dispositifs les plus connus, on retrouve les substituts nicotiniques : patchs, gommes à mâcher, pastilles à sucer, inhalateur, sprays, comprimés... Le principe est de maintenir un niveau de nicotine dans l'organisme (avec diminution progressive) afin de réduire les impressions de manque. Le traitement peut s'étaler sur 6 semaines à 6 mois selon les cas. Le dosage est fonction de la dépendance. L'assurance maladie rembourse (pas de tiers payant), sur prescription, les substituts nicotiniques. La prescription peut être faite par les médecins, sages-femmes, médecins du travail, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes. Certaines complémentaires peuvent également les prendre en charge.
Traitement médicamenteux du sevrage tabagique
Deux molécules sont autorisées en France pour le sevrage tabagique (bupropion, varénicline). Elles agissent directement sur l'envie de fumer et la sensation de manque. Elles sont associées à des contre-indications et à des effets secondaires importants. Elles ne doivent pas être utilisées chez les personnes de moins de 18 ans et chez les femmes enceintes ou allaitantes. Elles nécessitent une prescription médicale et un suivi renforcé. Par ailleurs, ces médicaments sont prescrits en cas de tabagisme élevé ou lorsque les solutions de première intention ont échoué.
Thérapies comportementales et cognitives
Ce sont des psychothérapies qui aident à modifier un comportement ou une habitude de pensée. Associées (ou non) au traitement médicamenteux, elle en améliore l'efficacité. Ces thérapies peuvent notamment être suivies par assistance téléphonique via un groupe de soutien en ligne. Beaucoup utilisés dans certains pays, les groupes de soutien peuvent apporter une aide non négligeable, notamment pour lutter contre les baisses de motivation ou de moral et ainsi éviter la rechute.
La cigarette électronique est-elle une solution pour arrêter de fumer ?
Contrairement à la cigarette classique, la cigarette électronique ou vapoteuse ne fonctionne pas par combustion. Ainsi, vous évitez d’inhaler une partie des substances toxiques d’une cigarette de tabac.
La vapoteuse pourrait donc être une aide dans l’arrêt complet du tabac. Cependant, il est conseillé de ne pas fumer et vapoter en même temps, car la cigarette classique vous expose toujours à des risques pour la santé.
Autres aides alternatives pour arrêter de fumer
Vous pouvez également vous intéresser à certains produits et médicaments issus de l'homéopathie, à l'hypnothérapie, à l'auriculothérapie, à l'acupuncture, à la mésothérapie ou encore à la relaxation. Des produits et soins dérivés des plantes peuvent également être une bonne option pour vous aider dans votre démarche.
L’efficacité de ces techniques n'a pas été médicalement prouvée, mais elles peuvent être une aide précieuse pour beaucoup de fumeurs. Elles peuvent, en outre, permettre de mieux s’adapter à une vie sans tabac. Pour plus d'informations sur ces différentes méthodes, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien. Ils sauront vous diriger vers les spécialistes adaptés à vos besoins.
L’info en plus
Aujourd’hui, Internet se met au service de votre santé grâce à des applications pour smartphone dédiées au sevrage tabagique, mais aussi un site dédié : tabac-info-service.fr. Conçu sous l’égide de Santé publique France, établissement public sous tutelle du Ministère chargé de la Santé, il propose de nombreuses ressources afin de vous aider à passer le cap de l’arrêt du tabac.