Constipation : mieux comprendre pour mieux réagir

La constipation désigne une diminution de la fréquence des selles accompagnée de difficultés pour les évacuer. Il est important de ne pas confondre constipation chronique et passagère, car leurs causes ne sont pas nécessairement les mêmes. Ces deux pathologies distinctes nécessitent alors des traitements différents.

Constipation : reconnaître les symptômes

La fréquence normale des selles varie largement d'un individu à l'autre (entre trois fois par jour et trois fois par semaine). Cette donnée doit être prise en compte avant de parler de constipation. On parle de constipation lorsque les selles sont trop peu fréquentes par rapport au rythme habituel du sujet ou si les selles sont particulièrement dures, entraînant ainsi une difficulté à évacuer.

Concrètement, une constipation chez l’adulte est envisagée lorsque le sujet a moins de 3 selles par semaine et si les selles deviennent très dures et que leur évacuation est douloureuse. On reconnaît également une constipation quand les selles sont peu abondantes. La plupart du temps, la constipation provoque également une sensation d’inconfort, voire de douleur dans le bas ventre. Cet inconfort se manifeste par des crampes ou des ballonnements.

Entre diarrhée et constipation

Il ne faut pas confondre une diarrhée avec ce que l’on appelle fausse diarrhée de constipation. On reconnaît ces fausses diarrhées lorsque les selles sont tour à tour liquides ou dures. Elle est due à un trop-plein du côlon qui finit par se vidanger de force.

Il existe différentes formes de constipation : la constipation occasionnelle ou chronique. La constipation chronique se caractérise par des symptômes persistant depuis plus de 6 mois. Toutefois, il est possible de traiter une constipation, même dite chronique, grâce à des mesures diététiques et une hygiène de vie adaptée. Des mesures thérapeutiques peuvent également être envisagées. Il existe notamment des médicaments visant à traiter la constipation chronique et/ou passagère. Parmi eux vous retrouverez notamment Dulcolax, Contalax ou Microlax.

Quand constipation rime avec mauvaise digestion

Les aliments sont d’abord partiellement digérés dans l’estomac avant d’arriver dans l’intestin grêle, puis les résidus alimentaires passent dans le côlon et forment les selles. Le processus de digestion entraîne une fermentation naturelle qui produit notamment des gaz. Lorsque le sujet est constipé, les résidus alimentaires qui constituent les selles restent trop longtemps dans le côlon. Les selles deviennent dures et s’accumulent dans le rectum et deviennent alors difficiles à évacuer. Une constipation peut donc être causée par un intestin paresseux, lorsque les phases de contraction et de relâchement musculaire sont trop lentes. Les selles finissent par s’accumuler à cause du ralentissement du transit.

Les facteurs de la constipation

Les facteurs de la constipation occasionnelle

Elle peut être due à une modification du quotidien : voyage, changement d’habitudes alimentaires, stress, immobilisation… La constipation occasionnelle peut aussi survenir si le sujet se retient, notamment en cas de fissure anale ou d’hémorroïdes, rendant la défécation particulièrement douloureuse. Il est donc important de ne pas se retenir même en cas de douleurs anales.

Les facteurs de la constipation chronique

Dans d’autres cas, une constipation durable risque de s’installer. Un manque de fibres dans l’alimentation et/ou une mauvaise hydratation sont les facteurs les plus communs. Le manque d’activité physique entraîne des troubles du transit. La marche est d’ailleurs particulièrement recommandée pour stimuler le processus de défécation.

Certains médicaments peuvent aussi constiper : antitussifs, anti-douleurs, antidépresseurs, médicament contre les acidités gastriques… Dans tous les cas si vous présentez une constipation en cas de traitement médicamenteux, consultez attentivement la notice et demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.

Chez la femme, les menstruations ou la grossesse peuvent entraîner une constipation plus ou moins installée. Les personnes à mobilité réduite sont aussi sujettes à la constipation en raison du manque d’activité physique. Autre cause possible : la colopathie fonctionnelle ou le syndrome du côlon irritable peut être une cause supplémentaire de constipation souvent accompagnée de douleurs abdominales plus ou moins importantes. Notez enfin que l'anorexie peut aussi être un facteur de constipation.

Que faire en cas de constipation ?

En changeant vos habitudes, il est possible d’éliminer les principales causes de la constipation. Par exemple, ne pas vous retenir lorsque vous ressentez le besoin d’aller aux toilettes, prendre votre temps pour ne pas faire trop d’efforts en poussant, ou utiliser un marchepied pour améliorer votre position à la selle.

Une alimentation adaptée

Changer votre hygiène de vie peut également avoir un impact favorable sur votre transit. Pour ce faire, adoptez une alimentation riche en fibres. C'est peut être le moment d'envisager un rééquilibrage alimentaire. Les aliments riches en fibres augmentent l’arrivée d’eau dans le côlon : les selles sont alors plus fréquentes et ont une meilleure consistance. Les fruits, légumes, les céréales complètes et les légumineuses possèdent des taux élevés de fibres alimentaires. Pour éviter les douleurs et les ballonnements, introduisez-les de façon progressive dans votre alimentation. Sachez que 25 à 30 grammes de fibres par jour sont suffisants pour améliorer votre transit intestinal.

Voici quelques exemples d’aliments riches en fibres que vous pouvez introduire dans vos repas quotidiens :

• Légumes : artichaut, épinard, petits pois, persil ;
• Légumineuses : pois cassés, lentilles, pois chiches, flageolets ;
• Fruits secs et oléagineux : noix de coco, pruneau, figue sèche, amandes, dattes ;
• Fruits frais : framboise, groseille, pomme, poire, figue ;
• Céréales : pain complet, pain intégral, riz complet, son de blé.

Une hydratation suffisante est également recommandée pour traiter la constipation. C’est elle qui va rendre le travail des fibres efficace. Privilégiez les eaux riches en magnésium qui ont des propriétés laxatives. Si vous avez des difficultés à boire assez d’eau, vous pouvez ponctuer votre journée de soupes ou de tisanes.

Une activité physique régulière

L’activité physique est indispensable pour lutter contre la constipation, qu’elle soit ponctuelle ou chronique. Elle doit être quotidienne et peut être introduite simplement avec des promenades, du bricolage, du jardinage, du ménage, en privilégiant les trajets à pied ou en vélo… L’important est de réduire le temps de sédentarité dans le quotidien. Bien évidemment, une pratique sportive est tout à fait indiquée, 3 à 4 fois par semaine. Si vous vous remettez au sport, privilégiez l’activité modérée, avec des séances plus courtes, mais efficaces, que vous pourrez tenir sur la durée : c’est la régularité qui prime.

Les traitements médicamenteux en cas de constipation

Si ces mesures ne suffisent pas à traiter la constipation, il est possible d’utiliser ponctuellement des médicaments laxatifs. Il en existe de plusieurs sortes qui proposent des modes d’action différents :

• Laxatifs osmotiques : ils attirent l’eau dans le gros intestin afin de ramollir les selles ;
• Laxatifs de lest : ils modifient la consistance des selles ;
• Laxatifs lubrifiants : ils facilitent le glissement des selles et ramollissent le contenu de l’intestin.
• Laxatifs stimulants : ils augmentent la motricité intestinale.
• Laxatifs par voie rectale : ils déclenchent le besoin d’aller à la selle par stimulation locale.

En cas de constipation chronique, il est primordial de demander l’avis de votre médecin avant d’utiliser des médicaments sans ordonnance. En effet, la prise de certains laxatifs peut entraîner une accoutumance de l’intestin et augmenter le risque de constipation.

Au-delà des traitements médicamenteux, il existe également de nombreux compléments alimentaires, souvent très efficaces en cas de constipation passagère. Là aussi, ne manquez pas de demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien en cas de doute ou si vous avez des questions.