Les maladies cardiovasculaires : facteurs de risque et prévention
Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de maladie cardiaque. Pourtant, nous pouvons mettre toutes les chances de notre côté afin d’aider notre cœur à vivre en bonne santé le plus longtemps possible.
Qu’appelle-t-on le risque cardiovasculaire ?
Le risque cardiovasculaire est la probabilité de survenue d’un accident ou d’une maladie qui atteint le cœur ou les artères (angine de poitrine, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, artérite des membres inférieurs, …). Tout le monde peut être concerné.
Concrètement, des dépôts de graisse sur les parois des artères forment des plaques d’athérome qui finissent par gêner la circulation du sang. Les organes ne sont plus alimentés et les cellules ne sont plus oxygénées : c’est l’accident ischémique. En fonction de l’artère atteinte, il s’agit d’un infarctus du myocarde, d’un accident vasculaire cérébral ischémique ou encore d’une artérite des membres inférieurs.
Il est donc important de connaître son risque cardiovasculaire ainsi que les facteurs de risque associés. Plus les facteurs de risque sont cumulés, plus la probabilité d’apparition d’une maladie ou d’un accident cardiovasculaire augmente. Une fois le risque évalué, votre médecin pourra vous aider à le réduire.
Le saviez-vous ?
Les maladies cardiovasculaires sont l’une des principales causes de mortalité en France. Il s'agit aussi du premier motif de consultation médicale et d’hospitalisation.
Quels sont les facteurs de risque ?
Les facteurs sur lesquels on ne peut pas agir
L’âge et le sexe
Le risque de maladie cardiovasculaire augmente de manière importante à partir de 50 ans chez l’homme, et de 60 ans chez la femme. À noter que les hormones (œstrogènes et progestérone) protègent la femme jusqu’à la ménopause.
Les antécédents familiaux
Si un membre de votre famille proche (père, mère, frère ou sœur) présente à un âge précoce une maladie cardiovasculaire, en particulier infarctus du myocarde, mort subite ou accident vasculaire cérébral, votre risque est plus élevé que la moyenne.
Les facteurs contrôlables
Le diabète
En cas de diabète non contrôlé, les risques d'hypertension artérielle, de rétrécissement des artères (athérosclérose), de maladie coronarienne et d'AVC augmentent significativement.
L'hypertension artérielle
En cas de tension élevée, le cœur travaille plus et s’affaiblit. De plus, la pression subie par les artères abîme leurs parois. L’hypertension artérielle va donc accélérer le vieillissement du cœur et des différentes artères.
Le tabagisme
Le tabac favorise à court terme le rétrécissement des artères, la formation de caillots et l’apparition de troubles du rythme cardiaque. À plus long terme, il fragilise les artères.
Le taux de cholestérol
En cas d’hypercholestérolémie, le cholestérol a tendance à s’accumuler sur les parois des artères formant des dépôts graisseux (athérosclérose) qui finissent par ralentir la circulation sanguine, voire par la bloquer. Le risque d’infarctus du myocarde augmente considérablement.
Le surpoids
Le surpoids (IMC > 25) et l’obésité (IMC > 30) sont des facteurs de risque cardiovasculaire. L’obésité augmente le travail du cœur et altère la fonction systolique et diastolique du ventricule gauche. Le risque est encore plus élevé si l’excès de graisse se situe au niveau de la taille et du ventre, puisqu’il menace directement les organes.
La consommation d’alcool
Plus de trois verres de vin par jour chez l’homme et deux verres chez la femme augmentent le risque cardiovasculaire. La consommation d’alcool en excès accroît notamment la pression artérielle.
La sédentarité
Une activité physique inférieure à 30 minutes par jour est considérée comme un facteur de risque. Bouger régulièrement permet d'accroître la capacité cardiaque.
Comment prévenir simplement les risques cardio-vasculaires ?
L’importance d’une bonne hygiène de vie
Le risque cardiovasculaire n’est pas une fatalité. Il est possible d’agir sur un certain nombre des facteurs de risque listés ci-dessus, en particulier grâce à une bonne hygiène de vie, qui améliore par ailleurs le confort et l’espérance de vie. La base de toute bonne hygiène de vie : une alimentation variée et équilibrée, et une activité physique régulière. Il n’est pas nécessaire de s’entraîner à courir un marathon : 30 minutes de marche quotidienne suffisent pour réduire le risque de développer des maladies cardiovasculaires. Côté alimentation, des assiettes riches en fruits et légumes, sans oublier les glucides complets et les protéines, sont la clé d’une bonne santé cardiovasculaire.
0-5-30 : La formule gagnante
La fédération française de cardiologie propose un moyen mnémotechnique facile à retenir pour prévenir les accidents cardiovasculaires : la formule 0-5-30 pour 0 cigarette, 5 fruits et légumes et 30 minutes d’exercice par jour.
Un dépistage régulier
Vous avez une bonne hygiène de vie mais vous cumulez plusieurs facteurs de risque sur lesquels vous ne pouvez as agir. C'est peut-être le moment de faire un dépistage. Il vous suffit d'en parler à votre médecin traitant en passant en revue avec lui les différents facteurs de risque auxquels vous êtes exposés. Ensemble vous pourrez évaluer le risque potentiel de développer un trouble cardio-vasculaire. Votre médecin pourra alors vous prescrire un examen cardiologique adapté à votre profil.
Les femmes, les grandes oubliées des maladies cardiovasculaires ?
Les pathologies cardiaques sont la première cause de mortalité chez les femmes dans le monde. Une méconnaissance des symptômes féminins, considérés comme « atypiques » parce que différents de ceux des hommes, en est l’une des causes. Les signes d’une crise cardiaque chez la femme peuvent être plus subtils que ceux que nous observons dans les films ou dans les campagnes de prévention classiques. Certains symptômes apparaissent parfois plusieurs mois avant la crise cardiaque, ce qui complique leur interprétation. Parmi ces signes, une intense fatigue, des troubles du sommeil et des essoufflements. Des problèmes de digestion, de l’anxiété et une douleur dans la poitrine en font également partie.
Juste avant une crise, la plupart des signes perçus sont les suivants :
- Douleur, sensation de pression et de serrement ou une douleur persistante à la poitrine ou dans le dos ;
- Fatigue brutale et inhabituelle ;
- Difficultés respiratoires ;
- Douleur irradiante dans la mâchoire, le bras, l’épaule et le dos.
Il est primordial de ne pas sous-estimer le risque cardiovasculaire si l’on est une femme, même avant 60 ans. Tout le monde peut développer une maladie du cœur. Rester à l’écoute de son corps pour déceler les premiers signes d’une crise et agir en cas de facteur de risque sont des gestes nécessaires pour préserver sa santé.
L’info en plus
La Fédération Française de Cardiologie propose un test rapide pour faire le point sur votre risque cardiovasculaire.
Ce test porte essentiellement sur le mode de vie au quotidien. Il a pour objectif la prévention et la sensibilisation du grand public. Il n’a pas de caractère médical.