Dépistage et surveillance médicale : la santé à la loupe !
Avec l’âge, pas de quartier pour les dépistages ! Une formule qui mériterait de s’imposer sur le bien connu adage « vivons heureux, vivons cachés », car pour s’assurer une longévité record, rien ne vaut de s’exposer… aux yeux des professionnels de santé.
La santé n’attend pas !
Encore tabous, il n’y a guère longtemps, les dépistages tendent à rejoindre les feux des projecteurs. Dans les salles d’attente chez le médecin, dans les centres sociaux, les foyers éducatifs et jusque dans vos boîtes aux lettres, dépliants et affiches s’imposent à votre conscience dans un but, un seul : vous protéger.
Il faut dire qu’en notre société, les facteurs de risque ne manquent pas. Conséquences de l’évolution de notre mode de vie ou de notre hérédité, le nombre des nouveaux cas de cancers explose depuis 20 ans (+ 109 % d’augmentation entre 1980 et 2012 selon un rapport publié par l’Institut national du cancer).
En tête de ceux-ci : le cancer de la prostate chez les hommes et du sein chez les femmes, suivis de près par les lymphomes MNH et mélanomes de la peau chez les deux sexes. Dans le même temps, la mortalité due aux cancers a diminué grâce aux effets des dépistages. Une bonne nouvelle qui a de quoi vous inviter à persévérer. Mais au fait, à quand remonte votre dernier dépistage ? Tour d’horizon des rendez-vous à ne pas rater.
Le cancer du sein
Pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie dès l’âge de 50 ans dans le cadre du programme national de dépistage du cancer du sein, une mammographie est recommandée tous les deux ans dès lors jusqu’à l’âge de 74 ans. L’examen dure en moyenne entre 10 et 15 minutes. Le radiologue procède ensuite à un examen clinique complémentaire pour vérifier en les palpant l’état de vos seins. Si ce dernier n’a détecté aucune anomalie, les clichés sont confiés à l’analyse d’un second radiologue expert pour plus de sécurité. Grâce à la fiabilité de ce dispositif, 90 % des cancers sont détectés qui, pris en charge assez tôt, pourront être guéris dans 9 cas sur 10.
Le cancer colorectal
C’est le deuxième cancer le plus répandu chez les hommes avec 53 % de nouveaux cas en France. Avant l’âge de 75 ans, ce sont respectivement 4 hommes sur 100 et 3 femmes sur 100 qui sont potentiellement concernés par le développement d’un tel cancer, lequel se développe dans 60 à 80% des cas à partir d’adénomes ayant subi une transformation. Détectés à un stade précoce, ces adénomes ou polypes peuvent être neutralisés.
Afin d’enrayer la mortalité liée à ce cancer, les pouvoirs publics ont décidé en 2009 de lancer une large campagne de dépistage visant à inciter les hommes et femmes de 50 ans à effectuer un test (nommé « Hémocult II ») tous les 2 ans jusqu’à 74 ans. Celui-ci est à votre disposition chez le médecin. Il consiste en le prélèvement d’échantillons de selle. Si comme dans 97 % des cas, aucune trace de sang n'est détectée dans vos urines, vous serez invités à pratiquer un nouveau test deux ans plus tard. Si en revanche la tendance est positive, un rendez-vous chez un gastro-entérologue vous sera prescrit pour la réalisation d’une coloscopie.
Le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est la conséquence d’une infection par HPV, un virus se transmettant par simple contact avec la peau et les muqueuses génitales, le plus généralement suite à des rapports sexuels. Ce sont également les responsables d’une partie des cancers de la cavité buccale.
Dès 25 ans, un frottis est vivement indiqué, car les symptômes de ce cancer sont silencieux et le cancer déjà déclaré au moment où ils se signalent… En vous soumettant à un prélèvement de cellules tous les trois ans, vous mettrez toutes les chances de votre côté de rester en bonne santé. Pour les jeunes filles entre 11 et 14 ans, un vaccin de prévention existe.
Les cancers de la peau
On ne le dira jamais assez : l’exposition solaire prolongée est néfaste à la santé. Face au risque de cancer de la peau, la première des protections consiste à respecter l'indispensable règle de vigilance l’été comme l’hiver, à savoir : sortir couvert. Une protection solaire adaptée à votre type de peau, de bonnes lunettes de soleil, un chapeau anti-UV et des vêtements couvrants vous garantiront une sécurité contre les rayonnements ultra-violets. Mais vous ne devrez pas pour autant négliger le traditionnel examen dermatologique, une fois par an, surtout si vous appartenez à la catégorie des profils à risque. Sont désignées comme telles les personnes à la peau, aux cheveux et aux yeux clairs, qui bronzent difficilement, ou celles comportant plus de 40 grains de beauté ou des grains de beauté de forme irrégulière, de nombreuses tâches de rousseur ou encore des antécédents familiaux ou personnels de cancers de la peau.
Le mélanome est le plus dangereux des cancers de la peau devant les carcinomes. La plupart du temps, il se déclare sur le tronc des hommes et sur les jambes des femmes et métastase rapidement, d’où sa très haute dangerosité. Si vous observez une plaie qui ne cicatrise pas ou une lésion qui dure, consultez !
Comment détecter la présence potentielle d’un mélanome ?
Fiez-vous à la règle ABCDE en usage dans le monde médical. Si votre grain de beauté s’apparente à l’un des critères nommés, l’heure est venue de le montrer à votre dermatologue.
- A (Asymétrie) : Grain de beauté à la forme, aux couleurs et au relief irréguliers.
- B (Bords irréguliers) : Grain de beauté aux bords mal tracés.
- C (Couleur non homogène) : Grain de beauté comportant différents pigments.
- D (Diamètre) : Grain de beauté au diamètre variable.
- E (Évolution) : Grain de beauté changeant rapidement d’aspect.
Le SIDA
Un rapport sexuel non protégé constitue un risque potentiel de contraction du virus du SIDA. 34 millions de personnes vivent actuellement dans le monde avec le VIH dont 150 000 Français. Ce risque pourrait être évité aujourd’hui par le port du préservatif. Fiable à 97 %, il constitue la seule barrière contre les contaminations extérieures. Contrairement aux idées reçues, la pilule n’est efficace que dans le cadre d’une prévention contre le risque de grossesse.
Si vous ne vous êtes pas protégé lors d’un rapport et pensez courir un risque, notamment si vous ne connaissez pas la sérologie de votre partenaire vis-à-vis du virus HIV ou si vous ressentez depuis de nombreux jours depuis lors des symptômes anormaux : fatigue persistante, diarrhée soudaine, amaigrissement, toux sèche, fièvre inexpliquée, maux de tête, céphalées violentes, vous avez suffisamment de raisons de pratiquer un test de dépistage préventif. Pour cela, des centres anonymes et gratuits sont à votre disposition. Préférablement, le test devra être effectué 6 semaines après le rapport suspect car c’est le temps que peut mettre la contamination avant d’être détectée dans le sang. Effectué trop tôt, ce dernier pourrait ne pas être concluant.
Les hépatites
Il existe deux types d’hépatites préoccupantes : les hépatites B et C. Leur transmission se fait majoritairement par voie sanguine ou par voie sexuelle dans le cas de l’hépatite B. Les actes invasifs comme l’acupuncture, les tatouages et les piercings, la consommation de drogue par voie intraveineuse ou toutes les opérations faisant appel à du matériel d’infiltration ou de découpe peuvent constituer des sources de contamination s’ils n’ont pas ou mal été désinfectés. Se caractérisant toutes deux par une inflammation du foie pouvant déboucher à long terme sur une cirrhose ou un cancer, ces maladies hautement contagieuses nécessitent la prise de précautions, parmi lesquelles le port d’un préservatif lors des rapports sexuels, l’arrêt de l’alcool et l’utilisation personnelle de matériel de toilette. Grâce au dépistage, des médicaments antiviraux pourront être prescrits au patient afin de neutraliser l’évolution de la maladie.