10 idées reçues sur le VIH
Depuis sa découverte au début des années 1980, le VIH suscite de nombreuses peurs et idées reçues. Les avancées médicales et les campagnes de sensibilisation n’ont pas forcément arrangé la vision de la maladie, allant même parfois jusqu’à entraver les efforts de prévention et de traitement. Voici un petit tour d’horizon des idées tenaces autour du VIH.
VIH et SIDA : deux réalités différentes
Le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) et le SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise) sont souvent confondus, mais ils désignent deux choses bien différentes.
Le VIH est le virus qui attaque le système immunitaire ; c’est celui que l’on contracte. Une personne peut être infectée par le VIH pendant de nombreuses années sans présenter de symptômes graves, grâce à des traitements antirétroviraux efficaces qui contrôlent la réplication du virus et maintiennent une charge virale indétectable.
Le SIDA, en revanche, est le stade avancé de l'infection par le VIH. Il est diagnostiqué lorsque le système immunitaire est gravement affaibli et que la personne développe des infections opportunistes. Le SIDA s’apparente donc à la phase finale du VIH.
1. « Le VIH est une condamnation à mort »
Si c’était bien le cas dans les années 80, la médecine a fait d’importants progrès dans le domaine. Grâce aux traitements antirétroviraux modernes, le VIH ne signe plus l’arrêt de mort des personnes infectées. Elles ont désormais accès à des médicaments qui leur permettent de vivre longtemps, en se sentant bien. Ces traitements permettent de réduire la charge virale à des niveaux indétectables, rendant d’ailleurs le virus non transmissible lors des rapports sexuels.
2. « On peut attraper le VIH par contact physique ou dans les toilettes publiques »
Le VIH ne se transmet pas par les contacts physiques : les câlins, les poignées de main, ou les baisers ne mettent pas les proches des personnes séropositives en danger. Il ne se transmet pas non plus par le partage de la vaisselle ou des serviettes de bain. De même, vous n’attraperez pas le VIH en utilisant des toilettes publiques. Les seuls modes de transmission sont les rapports sexuels non protégés, le partage de seringues, et la transmission de la mère à son bébé pendant l'accouchement ou l'allaitement (si elle n’est pas sous traitement antirétroviral).
3. « Seules les personnes homosexuelles et les toxicomanes peuvent être séropositives »
Toute personne ayant des rapports sexuels non protégés ou partageant des seringues est à risque, peu importe son orientation sexuelle, ou son mode de vie. Certaines populations sont, certes, plus vulnérables en raison de comportements à risque plus élevés ou d'un accès limité aux services de prévention et de soins, mais le VIH ne discrimine pas. Tout le monde peut y être confronté au cours de sa vie.
4. « On peut deviner qui est séropositif d’un seul regard »
Il n’est pas possible de déterminer si une personne est séropositive simplement en la regardant. Non seulement le VIH ne possède pas de symptômes exclusifs, mais il peut même rester asymptomatique pendant plusieurs années. Le seul moyen de savoir si l’on est séropositif est de passer un test de dépistage.
5. « Les personnes séropositives ne peuvent pas avoir de relations sexuelles ou d'enfants »
Grâce au traitement antirétroviral, la charge virale peut être rendue indétectable. S’il est rigoureusement suivi, le traitement élimine tout risque de transmission sexuelle du virus. Il en va de même pour les femmes enceintes ; un suivi médical adapté leur permet de donner naissance à un enfant en bonne santé, sans lui transmettre le VIH.
6. « On ne peut pas contracter le VIH en ayant un seul partenaire sexuel »
Avoir un unique partenaire sexuel tout au long de sa vie ne garantit pas la protection contre le VIH. Le partenaire peut être infecté et transmettre le virus si les rapports ne sont pas protégés. La fidélité mutuelle est une stratégie de prévention efficace uniquement si les deux partenaires sont séronégatifs et le restent. De manière générale, il est conseillé de faire un test de dépistage avant l’arrêt du préservatif. Bien entendu, les deux partenaires doivent se faire dépister pour que la prévention soit efficace.
7. « Le VIH ne touche que les jeunes »
Certes, les jeunes se trouvent confrontés à un risque accru de contracter le VIH en raison de comportements sexuels à risque ou de consommation de drogues, mais les personnes âgées ne sont pas à l'abri de ce virus. En fait, avec l'augmentation de l'espérance de vie des personnes séropositives grâce aux antirétroviraux, de plus en plus de seniors ayant une vie sexuelle active vivent avec le VIH. De plus, la stigmatisation et le manque de sensibilisation peuvent amener les personnes plus âgées à sous-estimer leur risque. Alors, quel que soit votre âge, protégez-vous !
8. « On peut attraper le VIH par une piqûre de moustique »
Non, les moustiques et autres insectes ne peuvent pas transmettre le virus. Le VIH est très fragile en dehors du corps humain et ne peut pas se reproduire dans les insectes. De plus, le moustique n’injecte pas de sang, il l’aspire : vous ne vous retrouverez pas avec le sang d’une autre personne sur le bras.
9. « Il est inutile de se protéger si les deux partenaires sont séropositifs »
Même si les deux partenaires sont séropositifs, il faut utiliser des préservatifs, car les différentes souches de VIH peuvent se recombiner, ce qui peut rendre le virus plus difficile à traiter. De plus, les personnes séropositives sont également plus vulnérables à d'autres infections sexuellement transmissibles qui peuvent être transmises durant les rapports. Une maladie de plus à gérer peut compliquer la prise en charge globale du VIH et des complications que le virus entraîne.
10. « Il existe un remède contre le VIH »
Il n'existe actuellement aucun remède contre le VIH. Les traitements antirétroviraux sont très efficaces pour contrôler le virus, mais ils ne l'éliminent pas de l’organisme. La recherche sur un remède est en cours, et bien que des progrès significatifs aient été réalisés, il n'y a toujours aucun remède. Les scientifiques et les médecins travaillent sans relâche pour en trouver.
Le dépistage : Un point clé de la prévention
En France, le dépistage du VIH est gratuit en laboratoire d’analyses médicales, même sans ordonnance ni rendez-vous. Vous pouvez également vous faire dépister gratuitement et anonymement en vous rendant dans un CEGIDD ou dans certains centres de santé sexuelle. Pour trouver un professionnel ou un centre près de chez vous, rendez-vous sur l’annuaire de questionsexualite.fr.
Sources :