Comment traiter une verrue ?
Les verrues sont de petits amas cutanés qui peuvent être douloureux et particulièrement tenaces. S’il existe de nombreux types de verrues, la plupart sont causées par l’infection du papillomavirus humain (HPV) et touchent principalement les mains, les pieds, ou le visage. Le traitement d’une verrue repose sur plusieurs options : médicaments de pharmacie, techniques mécaniques chez votre médecin, et remèdes naturels.
Les traitements médicamenteux accessibles en pharmacie
Les verrucides
Les verrucides sont les traitements anti-verrue les plus courants, disponibles sans ordonnance en pharmacie. Souvent sous forme de gels, ils utilisent des substances kératolytiques, dont l’acide salicylique. L’acide salicylique ramollit la couche cornée, dissout la kératine et favorise la mort cellulaire localisée des tissus infectés. Du côté de l’acide lactique, cet actif potentialise la pénétration et l’efficacité de l’acide salicylique. L’application se fait quotidiennement, souvent après un bain chaud, pendant plusieurs semaines.
Attention : ces produits uniquement sur la verrue et non sur la peau saine afin d’éviter brûlures, irritations ou autres lésions. Un contour protecteur à la vaseline peut être appliqué autour de la verrue avant le produit. Par ailleurs, ces traitements sont déconseillés sur le visage, les muqueuses (organes génitaux) et chez les jeunes enfants.
Côté efficacité :
- Les verrucides ont une efficacité prouvée pour les verrues peu anciennes, peu volumineuses et bien délimitées.
- Leur action est lente, avec un taux de guérison qui varie selon la localisation et la nature de la verrue.
- La persévérance est nécessaire : l’abandon du traitement trop tôt conduit souvent à la récidive.
Les traitements à l’acide formique
L’acide formique est une alternative proposée en pharmacie, le plus souvent sous forme de stylo. Son action exfoliante, plus rapide, consiste à dessécher et à détruire les tissus de la verrue par nécrose chimique. Ils sont destinés aux verrues plantaires et digitales.
Comme pour les solutions kératolytiques, il faut absolument éviter le contact avec la peau saine, les yeux et les muqueuses. Par ailleurs, ce traitement peut être irritant pour les peaux sensibles.
Côté efficacité :
- L’acide formique est souvent efficace sur les verrues récentes et peu épaisses.
- Il peut être utilisé en alternance avec un verrucide ou sur les récidives, uniquement sur avis médical.
Les traitements non médicamenteux
Au-delà des options pharmaceutiques, il existe des traitements réalisables chez votre médecin ou dermatologue. Leur mise en œuvre dépend de la résistance de la verrue, de sa localisation, de son volume et de votre profil.
La cryothérapie
La cryothérapie consiste à détruire la verrue par froid intense. Cette méthode a démontré une bonne efficacité clinique et peut être réalisée en cabinet médical ou à domicile, mais toujours par votre professionnel(le) de santé.
Cryothérapie à domicile (parapharmacie)
Un kit de cryothérapie contient un embout réfrigéré (à base de gaz ou de solution glacée) capable d’atteindre environ –50°C. Le principe : appliquer l’embout sur la verrue (15 à 40 secondes selon le produit) pour provoquer une nécrose locale par le gel. Plusieurs traitements sont généralement nécessaires, espacés d’une à deux semaines. Ce traitement non invasif, adapté aux verrues peu volumineuses et récentes présente une efficacité variable, et parfois des réactions inconfortables.
Cryothérapie médicale à l’azote liquide (chez le dermatologue)
La cryothérapie médicale consiste en une application très froide et profonde sur la verrue. Elle permet ainsi d’éradiquer des verrues résistantes, volumineuses ou anciennes avec une très bonne efficacité. Toutefois, cette technique reste plus douloureuse, peut nécessiter plusieurs séances et expose à un risque de cicatrices ou de troubles pigmentaires. Chez l’enfant, elle est généralement déconseillée avant l’âge de 8 à 10 ans, à cause des douleurs qu’elle provoque.
Le curetage
Pour les verrues volumineuses, uniques ou résistantes, le curetage chirurgical est un recours efficace. Il est aussi indiqué en cas de gêne fonctionnelle, de douleurs, de saignements ou d’échec des traitements classiques. Cette technique médicale est réalisée sous anesthésie locale, avec une curette. Des points ou un pansement sont parfois nécessaires selon la surface extraite, et il existe un risque de cicatrice définitive, avec une ré-épithélialisation parfois lente.
Le laser
Le laser utilise la lumière focalisée afin de détruire les tissus par vaporisation ou coagulation. Il détruit aussi les cellules infectées et les micro-vaisseaux qui l’alimentent. La procédure se fait sous anesthésie locale et dure quelques minutes.
Le traitement par laser est particulièrement indiqué pour les verrues très épaisses, multiples, récidivantes malgré d’autres traitements, mais aussi pour les verrues génitales et celles présentent sur le visage.
Du côté des avantages, cette technique permet un traitement rapide, ciblé, avec peu de saignement. Toutefois, elle peut entraîner de la douleur, l’apparition d’une cicatrice et d’une hyperpigmentation locale.
Les méthodes naturelles et remèdes de grand-mère
Si les traitements médicamenteux ou médicaux sont parfois contraignants, de nombreuses personnes se tournent vers des solutions naturelles et des remèdes de grand-mère, dont l’efficacité repose sur des témoignages et une utilisation empirique.
Les huiles végétales et plantes médicinales
Certaines huiles ou extraits de plantes sont parfois utilisés dans le traitement des verrues. Leur action nécessite patience et régularité :
- Huile de ricin : en phytothérapie, on recommande d’appliquer une goutte par jour, directement sur la verrue, puis de la masser délicatement avant de recouvrir d’un pansement. Son effet kératolytique est doux.
- Citron et vinaigre de cidre : ce remède de grand-mère requiert une rondelle de citron macérée 24 heures dans du vinaigre de cidre, fixée sur la verrue chaque nuit à l’aide d’un sparadrap. Le vinaigre apporte une action acidifiante, tandis que le citron agit de façon mécanique par exfoliation.
- Cyprès et thuya : utilisés en phytothérapie ou en homéopathie, ils peuvent être appliqués localement ou pris par voie orale. Leur action supposée est antivirale, mais reste peu documentée.
À noter qu’à ce jour, aucune méthode naturelle n’a démontré scientifiquement une efficacité équivalente ou supérieure aux traitements médicamenteux classiques (acide salicylique, cryothérapie, etc.). Les résultats restent très variables, et leur usage doit se faire avec prudence, et uniquement sur avis médical si la verrue est volumineuse, douloureuse ou située sur une zone à risque.
Technique du sparadrap (pansement occlusif)
Cette méthode consiste à priver la verrue d’air et de lumière pour ralentir sa croissance ou faciliter sa disparition. Pour ce faire, il faut recouvrir la verrue d’un sparadrap occlusif sans le retirer pendant 7 jours. Au bout d’une semaine, il faut retirer le pansement, prendre un bain chaud, et frotter délicatement la verrue avec une lime à ongle jetable. Ensuite, il faut réappliquer un pansement pour une semaine, et répéter jusqu’à huit semaines ou disparition complète.
Cette technique économique et simple à mettre en œuvre peut faciliter la pénétration de traitements médicamenteux. Cependant, son efficacité est variable : le taux de réussite chez les adultes oscille entre 16% et 21%.
Sources :
- Le traitement des verrues plantaires - vidal.fr
- Verrues : la consultation et le traitement - ameli.fr
- "Verrues, comment les soigner" par Joëlle Maraschin - quechoisir.org