L’art de bien déchiffrer les étiquettes
Difficile parfois de s'y retrouver parmi toutes les informations fournies sur les emballages des produits que l'on consomme au quotidien. Que ce soit les étiquettes des produits cosmétiques ou les packaging alimentaires,il serait parfois tentant de croire que les industriels tentent de noyer le poisson. Dans cet article on vous aide à faire le tri entre info et intox et à mieux vous y retrouver pour mieux consommer.
Les étiquettes alimentaires
L'étiquette, présentée sous forme de liste chiffrée, constitue en quelque sorte la carte d'identité du produit. Elle précise sa valeur énergétique (en calories ou kilojoules) et les ingrédients employés dans sa composition sous un nom spécifique (protéines, glucides) exprimé en grammes et en pourcentage de participation aux apports journaliers recommandés (AJR) et nutritionnels conseillés (ANC) en fonction de l'âge et du sexe de la personne.
Tout lire est essentiel, d'autant que la réglementation européenne oblige aujourd’hui les fabricants à fournir la preuve scientifique des vertus annoncées de leurs produits par le biais d’un étiquetage transparent répondant à des profils nutritionnels. Il devient ainsi plus difficile pour le fabricant de se servir des étiquettes à des fins publicitaires. Pour autant, si cette nouvelle forme d’étiquetage vise la compréhension des données nutritives essentielles par le consommateur, faut-il encore savoir à quoi font écho certaines indications.
La mention « 59 % de fruits » se révèle par exemple être trompeuse. Car au lieu d’indiquer la quantité totale de fruits présents au sein du produit, elle évoque sa quantité de départ. Une confiture à « 59 % de fruits » peut ainsi n'en contenir que 12 %. La teneur finale est vérifiable sur l'étiquette. L'ordre décroissant de poids des ingrédients précise leur proportion réelle dans le produit.
Attention à la teneur en sucre des aliments
Il faut principalement veiller à ce que le sucre ne soit pas en tête et être attentif à ses déclinaisons, car le mot « sucre » désigne uniquement la quantité de sucre blanc. La quantité globale s’évalue par addition du reste des nutriments de la liste contenant du saccharose, comme le sirop de glucose-fructose, le dextrose de blé, le lactose ou encore le miel.
Et les graisses dans tout ça ?
La présence de la mention « graisses végétales » en début de liste doit attirer l'attention car elle signale la présence d'huile de palme à forte teneur en graisses saturées qui favorisent les dépôts graisseux dans les vaisseaux sanguins.
De la même façon, prenez garde aux aliments dits « allégés » qui engendrent souvent des dérives car le logo « light » donne bonne conscience et encourage les excès.
Focus sur le Nutri-score
Le Nutri-score est le petit nouveau parmi ce flot d’informations. Si l’on devait vous conseiller de ne tenir compte que d’une valeur ce serait bel et bien celle-ci. L’avantage de cette note allant de A en vert à E en orange foncé est qu’elle est facilement repérable sur les emballages et simple à comprendre grâce à son système de couleur. En plus, le Nutri-score a été mis au point par des équipes de recherche indépendantes composées de médecins, de nutritionnistes et des scientifiques qui n’ont pas d’intérêt financiers à vous vendre telle marque de pâtes ou tel plat cuisiné… enfin on l’espère.
Les autres points d'attention importants
Dans votre check-list des points de vigilance à observer, pensez aussi à consulter la date limite de consommation qui détermine le terme jusqu’auquel le produit conserve ses propriétés dans les conditions appropriées avant de présenter un risque pour la santé.
L'étiquetage vous aidera en outre à repérer les composants présentant un risque pour votre santé ou celle de vos proches. Certains additifs chimiques (colorants, émulsifiants) peuvent provoquer une hyperactivité chez les jeunes enfants.
La mention « contient des traces de » prévient les risques d'allergies alimentaires au lait, aux œufs, au gluten et à l'arachide. Faites-y bien attention en cas d’allergie avérée ! Les indications quantitatives et calorifiques participent à lutter contre les risques cardiovasculaires, l'obésité, l'hypertension…
Enfin, l'étiquetage souligne la présence et la proportion d'OGM dans le produit ainsi que celle d’aliments irradiés (ralentissement du processus de pourrissement).
Quelle bouteille de jus de fruits choisir ?
« Jus de fruits frais » signifie que les fruits sont pressés mécaniquement. Le jus obtenu n'est pas traité. Il est directement mis en bouteille et sa conservation est de courte durée.
« 100 % jus de fruits » indique qu'il s'obtient par pression avant d'être pasteurisé et conditionné sans sucre ajouté ni additif.
« Jus à base de concentré » désigne un jus reconstitué à partir d'un jus concentré auquel est ajoutée la quantité d'eau extraite au moment de la concentration et du sucre. Le nectar est composé de pulpe ou de purée de fruits, de sucres ajoutés, voire d'édulcorants, d'arômes et d'additifs et est moins riche en vitamine C.
Les étiquettes des cosmétiques
L'énumération des produits sur ces étiquettes se fait par ordre décroissant d'importance : l'ingrédient initial ayant le pourcentage le plus élevé. La réglementation nomme les extraits de plantes en latin, les molécules et les noms usuels en anglais, les ingrédients parfumés sous le terme « parfum » et les colorants sous celui de «Colour Index (CI)» suivi d'un nombre à 5 chiffres.
Les premiers ingrédients de la liste couvrent 80 à 90 % du produit fini, les suivants 1 % voire moins. Si les composants initiaux donnent une idée de la qualité du produit, l'ordre des composants secondaires est également important. Si un produit à l'huile d'argan promet un effet anti-âge, alors il faudra vérifier que ce composant ne se trouve pas en 15e ou 16e position dans la liste.
Il est préférable de choisir un produit sans huiles minérales (dérivés pétrochimiques dangereux pour l'organisme en cas d'ingestion : paraffinum, petrolatum), sans silicone (methicone, siloxane), sans parabènes suspectés d'être des allergisants et des perturbateurs endocriniens (methyl-, ethyl-), sans sels ni chlorates d'aluminium (présents dans certains déodorants). S’assurer de leur absence dans les colorations pour cheveux ainsi que les crèmes de soin pour le visage et le corps sera bénéfique à votre santé, car ceux-ci peuvent être absorbés par la peau, franchir la barrière cutanée et filtrer dans le sang.
Compte tenu des produits chimiques présents dans leur composition et susceptibles d'attaquer la peau des lèvres et la surface des ongles, le rouge à lèvres et le vernis doivent être choisis avec soin en évitant les composants agressifs évoqués.
Les étiquettes des produits d'entretien
Les produits d’entretien contiennent des agents de surface entraînant ou solubilisant les salissures. Selon le type d'application, ils contiennent des acides détartrants, des bases, des agents complexes ou des adjuvants comme les enzymes, les agents de blanchiment, les désinfectants et antiseptiques ou encore les parfums.
Leur impact environnemental s’associe d'impacts sur la santé, à travers un risque de développement, à long ou à court terme, de pathologies : éruptions cutanées, troubles oculaires ou respiratoires, les brûlures et les allergies liées au contact des composants. Les produits écologiques, plus respectueux de la santé et de l'environnement, sont à manipuler avec autant de précaution car ils restent un danger pour l'utilisateur.
Veillez à prendre connaissance des pictogrammes imprimés sur le produit. Privilégiez les produits à base d'acide acétique, citrique, désydroacétique, sorbique, de carbonate et de chlorure de sodium, etc., plutôt que ceux contenant de l’acide chlorhydrique, phosphorique, sulfurique, des agents de blanchiment, de l'ammoniac, des azurants optiques, du chlore ou encore des désinfectants.