Comment reconnaître les allergies alimentaires ?
Vous vous grattez après un délicieux pad thaï plein de cacahuètes ? C’est peut-être une allergie alimentaire ! Ou peut-être une simple intolérance… Pas facile de les distinguer. Pourtant, elles entraînent des conséquences bien différentes pour la santé. Apprenons ensemble à reconnaître et à prévenir les allergies qui nous empoisonnent la vie.
Qu’est-ce qu’une allergie alimentaire ?
L’allergie alimentaire est une réponse immunitaire inappropriée et exagérée au contact de certaines protéines alimentaires : les allergènes. L’allergie va provoquer une réaction en cascade par la production d’anticorps IgE (immunoglobulines E). Elle se produit en deux temps. Le premier contact avec l’allergie « sensibilise » l’organisme ; au second contact, l’organisme réagit, car il reconnaît l’allergène. La première réaction allergique apparaît généralement avant l’âge de 4 ans. L’allergie apparaît le plus souvent dans l’enfance (lait, blanc d’œuf, arachides et moutarde), mais peut survenir à tout âge. Certaines allergies ont tendance à s’atténuer avec le temps et peuvent disparaître à l’âge adulte (lait de vache, œufs, soja). D’autres ont tendance à persister (arachides, noix, fruits de mer, sésame, poissons).
Les principaux allergènes alimentaires sont les suivants :
Arachides ;
Fruits à coque ;
Poissons ;
Crustacés ;
Lait de vache ;
Œufs ;
Céréales contenant du gluten ;
Moutarde ;
Sésame ;
Soja ;
Céleri ;
Sulfites ;
Lupin ;
Mollusques.
Le saviez-vous ?
➡️ 8 % des enfants présentent une ou plusieurs allergies alimentaires (4 % des adultes).
➡️ 50 à 80 personnes meurent chaque année des suites d’une allergie alimentaire.
Comment identifier une allergie alimentaire ?
Les symptômes sont divers et peuvent varier d’une personne à l’autre et même d’une crise à l’autre. Ils ne sont pas spécifiques à des allergies alimentaires et peuvent être cutanés, respiratoires ou gastro-intestinaux : urticaire, difficulté à respirer, maux de ventre, nausées, diarrhée… La réaction peut avoir lieu 2 à 48 heures après l’ingestion.
Dans certains cas, la réaction peut être particulièrement intense voire mortelle : le choc anaphylactique nécessite une intervention médicale urgente. Dans un tel cas, il est indispensable d’agir rapidement en appelant le SAMU. Seul un médecin pourra établir un diagnostic qui repose d’abord sur les antécédents familiaux et personnels du patient.
Selon les cas, différents tests peuvent être pratiqués pour compléter ou préciser le diagnostic :
- Les tests cutanés : par dépôt sur la peau d’une série de gouttes de solution contenant de faibles quantités d’allergènes. La solution pénètre dans l’organisme après une piqûre à l’aide d’une petite aiguille.
- Les tests sanguins : par mesure de la quantité d’anticorps (IgE) propres à un aliment suspecté d’être allergisant.
- Les tests de provocation (uniquement à l’hôpital) : par ingestion d’une quantité progressive d’un aliment suspecté d’être un allergène.
Comment éviter une allergie alimentaire ?
Le seul moyen est l’éviction totale de l’aliment en cause et de ses dérivés. Il n’existe pas de traitement curatif. La désensibilisation aux allergènes alimentaires n’est actuellement pas possible.
Plusieurs études ont montré que l’allaitement maternel aurait un effet préventif sur le développement d’allergies alimentaires, en particulier dans les populations à risque (antécédent atopique familial). Il convient par ailleurs de ne pas débuter la diversification alimentaire avant l’âge de 4 mois.
En cas de crise allergique, les traitements pour soulager les symptômes sont les mêmes que pour les autres types d’allergies : antihistaminiques par voie systémique ou locale, dermocorticoïdes…
En cas de choc anaphylactique, une injection d’adrénaline en intramusculaire doit être réalisée en urgence. En cas de risque, un médecin peut prescrire un stylo auto-injecteur à garder à portée de main.
Qu’est-ce qu’une allergie croisée ?
Certaines personnes peuvent présenter des allergies croisées. Une personne réactive à un allergène peut avoir des réactions similaires au contact de substances chimiquement semblables sans qu’il y ait eu de sensibilisation préalable.
En cas d’allergies croisées, une désensibilisation à l’allergène initial (au pollen, par exemple) peut améliorer la situation dans son ensemble. Cependant, si l’allergène principal est un aliment, il ne sera pas possible de réaliser une désensibilisation.
Voici quelques exemples d’allergies croisées :
- Arachide / noix ;
- Poisson spécifique / autre poisson ;
- Fruits de mer spécifique / autres fruits de mer ;
- Lait de vache / lait de chèvre, lait de jument, ou lait d’ânesse ;
- Kiwi, banane, avocat / latex ;
- Pollen de bouleau, noisetier ou aulne / pomme, noisette ou pêche ;
- Pollen de graminées / cacahuète, tomate ;
- Chat / viande de porc.
Les conseils importants en cas d’allergie alimentaire
Si vous présentez une allergie alimentaire, nous vous recommandons de suivre attentivement ces quelques conseils qui pourront vous éviter bien des désagréments :
- Faites attention à la composition des produits transformés. Pour cela lisez bien les étiquettes des produits, notamment « peut contenir des traces de… ».
- Évitez au maximum les contaminations croisées en nettoyant soigneusement les ustensiles de cuisine.
- Lors des repas préparés par autrui (restaurant par exemple), n’hésitez pas à poser la question de leur composition et à prévenir de l’allergie.
- Apprenez à un enfant allergique à ne pas échanger ses aliments avec ses camarades d’école ou de garderie. Le personnel doit également être informé de l’allergie.
- Par ailleurs, n’hésitez pas à parler de vos allergies à vos proches. Ils pourront ainsi réagir rapidement et efficacement en cas de choc anaphylactique.
Intolérance ne signifie pas allergie
Les intolérances (lactose, fruits, gluten…) n’impliquent pas le système immunitaire. Dans ce cas, le métabolisme est incapable de digérer une substance contenue dans l’aliment incriminé.
Généralement, elles provoquent des ballonnements, voire des crampes intestinales et des diarrhées. Plus rarement, elles peuvent engendrer des maux de tête et une éruption cutanée sans conséquence grave pour l’organisme. Une intolérance apparaît progressivement et s’installe dans le temps.
L’info en plus
Connaissez-vous les fausses allergies alimentaires ? Les réactions au contact de ces aliments sont similaires aux symptômes des allergies alimentaires (en particulier cutanées). Le plus souvent, elles sont liées à une consommation excessive ou à un cumul d’aliments riches en histamine, d’aliments libérateurs d’histamine, et d’aliments riches en tyramine :
- Les aliments riches en histamine : vins, choux, poissons, crustacés, fromages fermentés…
- Les aliments libérateurs d’histamine : chocolat, fraises, fruits exotiques, tomates, gruyère…
- Les aliments riches en tyramine : vin blanc, chocolat, gibier, caviar, figue, avocat, fromages fermentés…
Pas de panique : ces fausses allergies alimentaires n’entraînent aucune conséquence grave pour la santé. Cependant, il est bon de se garder d’une telle réaction en consommant ces aliments avec modération !