Grossesse et bébé : focus sur les vaccins
Bébé vient de voir le jour et déjà vous obtenez des rendez-vous pour les premiers vaccins. Et ce n'est que le début d'une longue série ! Alors que certains pensent que ça fait beaucoup de piqûres pour un si petit être, les vaccins sont pourtant bien souvent salutaires. Faisons ensemble un tour d'horizon de tous les vaccins obligatoires ou pas que bébé recevra au cours de ses premières années ainsi que des vaccins recommandés avant ou pendant la grossesse.
Quels vaccins doit-on faire avant la grossesse ?
Si vous planifiez une grossesse, il est important de consulter votre médecin pour s’assurer que vos vaccins soient à jour. Il est ainsi impératif d’avoir effectué les rappels des trois vaccins rendus obligatoires par le Comité Technique des Vaccinations (CTV) du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Il s’agit des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Ces derniers suivent un calendrier vaccinal identique et peuvent être administrés conjointement, ce qui facilite leur utilisation (vaccin dTP). De manière générale, un rappel dTP est nécessaire tous les 20 ans : à 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans.
Outre ces vaccins obligatoires, certains sont recommandés en prévision d’une grossesse :
- La rubéole, la rougeole et la varicelle pour la future mère si elle n’a jamais contracté ces maladies ;
- La coqueluche pour les deux futurs parents, ainsi que l’entourage familial proche du bébé à naître.
Quels vaccins doit-on faire durant la grossesse ?
Bien qu’elle reste la norme en toutes circonstances, la vaccination est bien souvent délaissée pendant la grossesse par mesure de précaution. Une mesure dont il faut bien se garder, l’immunité conférée à la mère étant généralement étendue à son enfant. Attention toutefois aux vaccins dits « vivants atténués » (rougeole, rubéole, oreillons, fièvre jaune, varicelle) qui, de par leur nature même, présentent un risque pour le fœtus et sont donc contre-indiqués.
C’est pourquoi ils doivent avoir été fait avant que la grossesse ne démarre, car la contraction d’une de ces maladies pourrait porter préjudice à l’enfant. La règle officieuse dit donc que la décision de vacciner ou non une femme enceinte dépend du risque infectieux qu’elle encourt.
Petite piqûre de rappel concernant les vaccins réalisables pendant la grossesse :
- Le vaccin antigrippal, qui protège l’enfant pendant 6 mois ;
- Le vaccin à ARNm contre la Covid-19 ;
- Le vaccin anti-Hépatite B ;
- Le vaccin antitétanique, le mois précédent l’accouchement pour prévenir le tétanos obstétrical ;
- Le vaccin antipoliomyélitique ;
- Le vaccin contre la coqueluche, recommandé à partir du 2ème trimestre de grossesse.
Les autres vaccins possibles durant la grossesse
D’autres vaccins sont praticables chez la femme enceinte selon qu’elle habite ou qu’elle voyage dans une zone endémique (typhoïde, choléra, diphtérie, méningocoque, pneumocoque). Enfin, si les futurs parents doivent être vaccinés contre la coqueluche dès le projet de grossesse, leur entourage familial est invité à les imiter dès son commencement.
Et après la grossesse ?
Après l’accouchement, il sera possible de mettre à jour les vaccinations si elles n’ont pu l’être avant la grossesse, en particulier pour le vaccin ROR, le vaccin contre la coqueluche et le vaccin contre la varicelle (si besoin).
Concernant l’allaitement, aucun des vaccins couramment administrés n’est contre-indiqué pendant celui-ci. Seul le vaccin contre la fièvre jaune est contre-indiqué pendant l'allaitement, sauf dans le cas où le rapport bénéfices-risques est dûment évaluée par un professionnel de santé.
Petit récapitulatif pour la femme enceinte
Vaccin contre :
- Choléra : Peut être administré pendant la grossesse.
- Covid-19 : Peut être administré pendant la grossesse (uniquement ceux à ARNm).
- Coqueluche : Peut être administré au cours du 2ème et du 3ème trimestre de grossesse.
- Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite (dTP) : N’est pas recommandé pendant la grossesse.
- Encéphalite à tiques : Ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf en cas de réel besoin après l'évaluation du rapport bénéfice-risque.
- Encéphalite japonaise : À éviter durant la grossesse.
- Fièvre jaune : Ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf en cas de réel besoin après l'évaluation du rapport bénéfice-risque.
- Fièvre Typhoïde : À éviter durant la grossesse, sauf en cas de situation de risque manifeste d’exposition à la fièvre typhoïde.
- Grippe saisonnière : Peut être administré pendant la grossesse.
- Hépatite A et Fièvre Typhoïde : À éviter durant la grossesse. Si nécessaire, privilégier les formes monovalentes du vaccin.
- Hépatite A : À éviter durant la grossesse, sauf en cas de réel besoin après l'évaluation du rapport bénéfice-risque.
- Hépatite B et Hépatite A : Ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf en cas de nécessité absolue pour protéger la mère d’une infection contre l’hépatite B.
- Hépatite B : Ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf en cas de nécessité absolue pour protéger la mère d’une infection contre l’hépatite B.
- Infections à papillomavirus humains (HPV) : À éviter durant la grossesse.
- Infections à pneumocoques (IP) : À éviter durant la grossesse.
- Infections invasives à méningocoque (IIM) : À éviter durant la grossesse, sauf en cas de situation de risque manifeste d’exposition à une infection méningococcique.
- Poliomyélite : À éviter durant la grossesse, sauf en cas de situation de risque manifeste d’exposition à la poliomyélite.
- Rage : Peut être administré pendant la grossesse lorsqu’une prophylaxie est nécessaire.
- Rougeole, Oreillons, Rubéole (ROR) : Contre-indiqué durant la grossesse. Toute grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination.
- Tuberculose : Ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf en cas de réel besoin après l'évaluation du rapport bénéfice-risque.
- Varicelle : Contre-indiqué durant la grossesse. Toute grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination.
- Zona : Contre-indiqué durant la grossesse. Toute grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination.
Bien vacciner son enfant
Pour préparer au mieux votre enfant à la locution « majeur et vacciné », laissez le temps faire son œuvre et le médecin son immunité. Entre 2 et 12 mois, plusieurs vaccins sont en effet réalisables, certains sont obligatoires et d’autres sont facultatifs, mais recommandés. Dans un l’ordre chronologique vous aurez ainsi les vaccins suivants à faire administrer à votre enfant :
- Le vaccin hexavalent DTCaPHibHB (Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche acellulaire, Haemophilus influenza B et hépatite B) est le pilier de la politique vaccinale. Obligatoires, les deux premières injections doivent être réalisées à 2 et 4 mois respectivement. Le premier rappel, également obligatoire, est à faire le 11e mois.
- Le vaccin ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) est à réaliser la première fois à l’âge de 12 mois en co-administration avec le méningocoque C. Le rappel aura lieu à 16-18 mois.
Le cas des prématurés
Un nourrisson est considéré comme prématuré lorsqu’il naît avant le 8ème mois de grossesse. Son système immunitaire immature est donc à haut risque infectieux, tant au niveau de l’incidence que de la gravité, notamment en cas de coqueluche.
Les bébés prématurés doivent être vaccinés dès 2 mois d’âge chronologique, quel que soit le terme à la naissance, par les mêmes vaccins que les enfants nés à terme.
Le calendrier vaccinal pour toute la famille
Chaque année, les autorités de santé mettent à jour le calendrier vaccinal pour toute la famille. L’occasion pour vous de vérifier, avec votre médecin ou votre pharmacien, si vos vaccins et ceux de vos enfants sont à jour.
Un doute ? Une question ? N’hésitez pas à consulter le site service-public.fr : vous y trouverez toutes les réponses concernant la vaccination.
L'info en plus
Les sage-femmes étaient déjà autorisées à pratiquer la vaccination chez la femme et le nouveau-né. Depuis un décret du 2 juin 2016, ces dernières sont autorisées à vacciner l’entourage de l’enfant, depuis sa conception jusqu’à ses huit premières semaines de vie.