La rougeole, maladie du passé ?
La rougeole fait partie des maladies qu’on croyait disparues… Pourtant, le virus sévit à nouveau en France depuis quelques années. Si l'extension de l’obligation vaccinale des nourrissons depuis janvier 2018 et les gestes barrières dus à la pandémie du coronavirus ont radicalement fait baisser le nombre de cas, la rougeole fait encore des victimes en France. Il est temps de s’armer contre elle !
Qu’est-ce que la rougeole ?
La rougeole est une infection virale particulièrement contagieuse. Ses symptômes sont une forte fièvre, une toux, une rhinopharyngite et une conjonctivite importantes, puis une éruption cutanée sous forme de plaques rouges. Cette maladie est causée par un paramyxovirus du genre morbillivirus.
Le retour de la rougeole : pourquoi ?
Le virus de la rougeole a profité d’une couverture vaccinale insuffisante à la fois chez l’enfant et l’adulte, liée aux polémiques sur les éventuels dangers de la vaccination. Pour être efficace, la couverture vaccinale doit être de l’ordre de 95% ou plus, ce qui n’est pas le cas en France. Or, la rougeole est une maladie infectieuse particulièrement contagieuse, car elle se transmet par le biais des postillons. Une personne contaminée par la rougeole peut infecter entre 15 et 20 personnes. Les foyers épidémiques font donc autant de victimes chez les enfants que chez les adultes.
Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2020, plus de 30 000 cas de rougeole ont été déclarés en France (dont près de 15 000 cas pour la seule année 2011), un chiffre particulièrement haut pour une maladie contre laquelle nous possédons un vaccin efficace.
La rougeole, c'est grave ?
Après dix à douze jours d’incubation, les symptômes de la rougeole apparaissent. Ils sont similaires à ceux d’un gros rhume : fièvre, yeux humides, nez qui coule, toux… Puis apparaissent les plaques rouges caractéristiques de la rougeole appelées éruption « maculo-papuleuse ». Elles progressent du haut vers le bas du corps. Cette maladie peut guérir spontanément au bout d’une semaine, sans conséquences. Cependant, lorsqu’on est adulte, il existe une chance sur deux d’être hospitalisé pour cause de complications. La rougeole peut donc s’avérer grave, même lorsque l’on est un adulte en bonne santé.
Pneumonie virale ou bactérienne, encéphalite aiguë… Les nourrissons de moins de 1 an, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées sont à risque de développer des complications pulmonaires ou neurologiques pouvant causer un trouble ou un handicap mental irréversible.
La vaccination, unique moyen de protection efficace
À ce jour, il n’existe aucun traitement spécifique ciblant le virus de la rougeole. Le vaccin est l’unique moyen d’éradiquer la maladie afin d’éviter ses complications, voire les décès qu’elle entraîne. La Finlande a d’ailleurs réussi à éliminer totalement la maladie grâce à une politique vaccinale rigoureuse. Sans couverture vaccinale suffisante (supérieure ou égale à 95% de la population), la maladie se propage rapidement. Par ailleurs, les adultes contaminés peuvent être particulièrement contagieux. De même, les enfants qui ne sont pas ou mal vaccinés (une seule dose de vaccin au lieu des deux nécessaires) peuvent contaminer leurs parents qui risquent des complications plus graves.
Pour être efficace, la vaccination doit comporter deux doses. Une seule dose ne suffit pas pour se prémunir contre la rougeole. La vaccination complète assure une protection efficace contre la maladie. Les cas de rougeole chez les personnes dont la vaccination est complète sont extrêmement rares.
Qui vacciner contre la rougeole et quand ?
Il est important de bien vérifier le calendrier vaccinal pour ses enfants nés avant 2018. En effet, depuis 2018, le vaccin contre la rougeole fait partie des vaccins concernés par l’extension de l’obligation vaccinale des tout-petits. Les enfants nés après 2018 sont donc, en théorie, prémunis contre la rougeole. Cela fait d’ailleurs partie des raisons de la chute du nombre de contaminés depuis quelques années.
En ce qui concerne le calendrier vaccinal, il se présente ainsi :
Enfants :
- Nourrissons, à 12 mois : première dose
- Entre 16 et 18 mois : deuxième dose
Personnes nées après 1992 :
- Deux doses de vaccin si jamais vaccinées
- Une dose de vaccin si déjà vaccinées une fois
Les personnes nées depuis 1980 devraient avoir reçu au total deux doses de vaccin, quels que soient les antécédents vis-à-vis de la rougeole. Les personnes nées avant 1980 sont, en théorie, protégées contre la rougeole, car elles l’ont normalement contractée durant leur enfance.
Que faire en cas de suspicion de rougeole ?
Si vous n’êtes pas totalement vacciné et que vous présentez des symptômes de la rougeole, il est important de prendre quelques précautions. Tout d’abord, isolez-vous des personnes qui présentent des risques de développer des complications graves (femmes enceintes, personnes immunodéprimées, nourrissons de moins de 12 mois). Ensuite, appelez votre médecin et signalez bien qu’il s’agit d’une suspicion de rougeole. Ne vous rendez pas dans la salle d’attente du médecin sans l’avoir appelé au préalable, car vous pourriez contaminer les personnes présentes si elles sont à risque.
Si vous avez été exposé au virus et que vous n’avez pas fait le vaccin ou que vous n’avez reçu qu’une seule dose de vaccin, vous pouvez contacter votre médecin pour qu’il mette à jour vos vaccinations dans les 3 jours qui suivent le contact avec la personne malade.
Enfin, si vous avez été en contact avec une personne malade, que vos vaccinations ne sont pas à jour et que vous n’êtes pas éligible à la vaccination (grossesse, personnes immunodéprimées), contactez votre médecin dans les trois jours après l’exposition pour qu’il mette un place un traitement spécifique afin d’éviter la survenue de la maladie.