Tout savoir le don du sang et ses enjeux
Le don du sang a un rôle essentiel dans le système de santé publique. La transfusion sanguine est souvent la seule alternative pour soigner une personne malade ou blessée. Participer aux collectes de sang, c’est changer la vie de milliers de personnes chaque année en France.
En 2022, des appels d’urgence aux dons de sang ont été réalisés par l’Établissement Français du Sang (EFS). En effet, l’association se retrouve parfois face à un niveau de réserve de sang critique. Il faudrait 100 000 poches de globules rouges en stock. En février 2022, le stock était à 70 000. En mai 2022, 80 000.
Pourquoi le don du sang est-il important ?
La formule à retenir est simple : donner son sang, c’est sauver des vies. À l’heure actuelle, il n’existe aucun produit artificiel sur le marché pour se substituer totalement au sang. La transfusion sanguine est indispensable et vitale pour apporter les soins nécessaires aux personnes blessées lors de catastrophes ou d’accidents de la route et aux personnes malades (hémophilie, cancer, leucémie). Afin de pouvoir remplir pleinement ses missions, l’EFS a besoin de 10 000 dons par jour.
Grâce à vos actions en direction du don du sang, 1 million de malades sont soignés chaque année. Les besoins sont donc quotidiens. Les situations qui nécessitent un don du sang sont diverses et variées. On en distingue 3 types : les situations d’urgence, les besoins chroniques et la fabrication de médicaments.
Les situations d’urgence
Dans les situations d’urgence, on compte les cas d’hémorragie. La transfusion sanguine va permettre de stopper l’hémorragie qui peut survenir à la suite d’un accident de la route, d’une opération chirurgicale ou encore d’un accouchement. Il est essentiel que les poches de sang soient disponibles en moins d’une demi-heure pour que la santé du patient ne soit pas compromise. La transfusion de globules rouges va permettre aux organes de se réapprovisionner en oxygène. La transfusion de plaquettes sera ajoutée si l’hémorragie est sévère afin de faciliter la coagulation et stopper le saignement. La transfusion de plasma peut également être requise en cas d’hémorragie extrême (ou de grands brûlés).
Les besoins chroniques
Les besoins chroniques sont nécessaires pour les personnes touchées par des maladies du sang type leucémie, lymphomes, myélomes, myélodysplasies et les cancers. La leucémie, par exemple, est un cancer du sang qui entraîne un déséquilibre dans les cellules entre globules blancs et rouges. L’anémie chez le patient est récurrente. Le don de sang est donc indispensable pour combler ce déficit. À côté, les personnes atteintes d’un cancer et sous traitement chimiothérapique nécessitent des dons de sang, de plaquettes et de plasma pour les aider à faire face aux effets secondaires de la chimiothérapie. Pour finir, certaines maladies génétiques et héréditaires comme la drépanocytose nécessitent des transfusions sanguines tout au long de la vie du patiente.
Peu de gens le savent, mais le don de plasma permet aussi la fabrication de certains médicaments. Ce sont les protéines extraites du plasma qui permettent la production de médicaments sous forme d’injection. Par exemple, l’immunoglobuline sera destiné aux patients atteints de déficit immunitaire et de certaines maladies auto-immunes.
Quelques chiffres pour comprendre l’urgence du don du sang
Si les dons de sang ont besoin d’être quotidiens, c’est pour la simple et bonne raison que les matières récoltées ont une durée de vie limitée.
- 7 jours : c'est le temps de maintien des plaquettes
- 42 jours : c'est le temps de maintien des globules rouges.
- 365 jours : c'est le temps de maintien du plasma.
- 3 vies : c'est le nombre de vie sauvées pour 1h de votre temps consacrée au don du sang.
Quels sont les différents types de don du sang ?
Lorsque vous vous présentez au don du sang, 3 types de dons se présentent à vous lors de votre arrivée au centre.
Le don de sang
Le premier type de don est complet et permet le prélèvement de plaquettes, de plasma et de globules rouges qui sont ensuite séparés. La dose de sang prélevée se situe entre 400 et 500 ml. Le volume varie en fonction de la carrure du donneur et de son état de santé. Pour ce type de don, le groupe sanguin O est particulièrement recherché car il conviendra à un très grand nombre de patients.
Le don de plasma
Le deuxième type de don concerne le plasma. Il s’agit de la partie liquide du sang. Riche en protéines, le plasma présente un intérêt majeur dans le traitement du VIH et lors des accidents graves. Il peut être transfusé directement par perfusion ou bien d’abord transformé en médicament. Un don de plasma dure environ 1h et peut être effectué jusqu'à 24 fois par an. Il faut être âgé entre 18 et 66 ans. Si vous êtes contre-indiqué pour le don du sang, le don de plasma peut tout de même être possible. Ce type de don sollicite moins le corps car les globules rouges présents dans le sang vous sont restitués. Le plasma est composé à 90% d’eau donc la régénération de celui-ci se fait beaucoup plus rapidement. Il suffit de bien s’hydrater.
Le don de plaquettes
Pour finir, le don de plaquettes permet de soutenir les patients atteints de leucémie ou qui subissent un traitement lourd comme la chimiothérapie. Les plaquettes assistent le corps du patient dans la fabrication de cellules sanguines. Un prélèvement de plaquettes correspond environ à 650ml et peut être réalisé jusqu’à 12 fois par an en respectant un intervalle de 4 semaines.
Les différents groupes sanguins et leur répartition sur la population
Les groupes sanguins sont fondés sur les systèmes ABO et Rhésus. Ces systèmes donnent des indications concernant la compatibilité entre deux personnes.
Le groupe A est le groupe sanguin le plus représenté dans la population (38%). Il est parfait pour le don de globules rouges, de plaquettes et de plasma.
Le groupe B, comme le groupe A, est vivement recommandé pour le don de globules rouges, de plasma et de plaquettes. On retrouve ce groupe sanguin chez environ 8% de la population.
Le groupe AB est précieux car son plasma est compatible avec tous les autres groupes. Il représente 3% de la population.
Le groupe O possède des globules rouges compatibles avec tous les groupes. Il est indispensable en cas d’urgence. 36% de la population possède un profil de donneur universel.
Où dois-je me rendre pour faire un don du sang ?
Bonne nouvelle, l’EFS est parfaitement organisé. Le don du sang a lieu tous les jours et partout en France ! On compte environ 132 centres de prélèvements du sang sur le territoire français et plus de 40 000 stands nomades chaque année. Si vous êtes un donneur régulier, il vous faudra respecter un délai entre chaque collecte allant de 2 à 8 semaines selon le type de don. Le site officiel de l’EFS recense en temps réel les dates et différents lieux de collecte. Il suffit d’aller faire un tour sur leur onglet “Où donner ?”
BON À SAVOIR :
Lorsqu’une crise survient comme un attentat, nous sommes tentés de nous précipiter vers les centres de don. En lendemain d'événement critique, ces mêmes centres peuvent être surchargés et débordés. C’est pour cela qu’il est important de faire des dons du sang sur la durée et de façon régulière afin de justement permettre aux organismes sanitaires d’anticiper et gérer les moments de crise. C’est votre geste et votre consistance qui feront la différence au quotidien !
Est-ce que tout le monde peut donner son sang ?
Toute personne ayant entre 18 et 70 ans et pesant 55 kg minimum peut être susceptible de faire un don du sang. Il existe néanmoins des contre-indications qui peuvent vous empêcher faire un don du sang :
- en cas d’anémie,
- en cas de diabète insulino-dépendant,
- en cas d'épilepsie
Les femmes enceintes ne pourront pas donner leur sang et devront attendre 6 mois après l’accouchement pour le faire.
Puis-je donner mon sang si je suis homosexuel ?
La question peut paraître bête mais de 1983 à 2016, le don du sang était interdit aux hommes homosexuels. En juillet 2016, la loi change et les autorise à faire un don du sang à condition de respecter une période d’abstinence (un puis quatre mois). Depuis le 16 mars 2022, il n’existe plus aucune référence à l’orientation sexuelle dans les questionnaires préalables au don du sang et les hommes homosexuels peuvent donner leur sang sans avoir de restrictions supplémentaires. Pour chaque donneur, quelle que soit son orientation sexuelle, il devra informer l’organisme sur la potentielle prise d’un traitement pour prophylaxie pré ou post-exposition au VIH et sur les comportements à risques qui ne permettent pas un don du sang (drogues, plusieurs partenaires sexuels).