Santé et sexualité : ce qui change en 2023
En novembre 2022, Santé publique France et ses partenaires lancent l’étude PrévIST 2022-2023. Il s’agit d’une étude nationale dont l’objectif est de mesurer la proportion de personnes porteuses d’une infection sexuellement transmissible et d’identifier les différents facteurs de risques associés. En augmentation depuis le début des années 2000, les IST représentent un enjeu majeur de santé publique. Cette recherche a pour objectif de contribuer à la lutte contre les IST. En termes de santé sexuelle, 3 grandes mesures ont été mises en place dès le 1er janvier 2023. On vous explique ce qui change.
L’importance de se protéger pendant les rapports
En 2016, en France, on compte 270 000 infections à Chlamydia trachomatis et 50 000 infections à gonocoque. Leur fréquence et leurs risques de complications doivent être pris en considération. La prévention et l’accès facilité à la contraception est essentiel. Mais d’ailleurs, pourquoi se protéger lorsqu’on fait l’amour ? Voici un petit rappel :
Le préservatif est le seul moyen de protéger contre la transmission d’infections sexuellement transmissibles. Les IST peuvent survenir en cas de rapport mal ou non protégés par des agents infectieux transmis comme :
- des virus (herpès génitale, hépatite B, papillomavirus, VIH)
- des bactéries (chlamydia, gonorrhée, syphilis)
- des parasites comme la trichomonase, même si cela est plus rare.
La transmission peut se faire par pénétration vaginale ou anale, sans pénétration (contact des organes génitaux) ou par sexe oral. Notez que dans le cas de l’hépatite B ou d’infections virales à papillomavirus, la vaccination est vivement recommandée pour les hommes et pour les femmes.
Quels signes en cas d’IST ?
Bien qu’une infection sexuellement transmissible ne présente pas toujours de symptômes, lorsque c’est le cas on peut observer sur le sexe ou sur l’anus des écoulements jaunes, des boutons, des brûlures et/ou des démangeaisons. Ces signes peuvent être accompagnés de douleurs au niveau du bas du ventre, de difficultés et de douleurs lors des mictions, de la fièvre, la peau qui jaunit ou encore des douleurs au niveau des articulations.
Que faire si vous suspectez une IST ?
Si vous vous êtes exposé(e) à des rapports sexuels non protégés, il est important d’aller se faire dépister, que vous présentiez ou non des symptômes. Le médecin généraliste, le gynécologue, le dermatologue ou encore la sage-femme peuvent vous accueillir pour un rendez-vous. Lorsque vous êtes face à votre spécialiste, expliquez-lui ce qui vous amène en toute transparence. Votre médecin vous prescrira ensuite une ordonnance pour un dépistage.
Le dépistage d’IST peut se faire par prise de sang, analyse d’urine ou prélèvement au niveau des organes génitaux. Lorsque les résultats sont disponibles et si la présence d’une IST est confirmée, votre médecin sera là pour vous expliquer le diagnostic et pour vous prescrire un traitement adapté. Celui-ci peut se décliner sous forme de pommade, de médicament, de piqûre ou encore d’ovule vaginal. Il est important de prendre son traitement jusqu’au bout, même si les symptômes semblent avoir disparus. Une IST non traitée peut entraîner une cécité, augmenter les risques de cancers, favoriser les troubles neurologiques, provoquer des problèmes de fertilité allant jusqu’à la stérilité, et pour finir peut aller jusqu'à la mort du patient.
Les 3 mesures phares de 2023 en terme de santé sexuelle
1- Préservatif gratuit en pharmacie et des consultations gratuites en vue d’une contraception pour les moins 26 ans
Dès le 1er janvier 2023, le parcours contraceptif est considérablement simplifié pour les moins de 26 ans. Les femmes de 12-25 ans peuvent bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie et sans avance de frais. Les examens médicaux sont également accessibles gratuitement.
La délivrance gratuite de préservatifs aux moins de 26 ans se fait sur une liste de produits inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables. Les marques « Eden » et « Sortez couverts ! » sont par exemple pris en charge par l’Assurance Maladie sans prescription médicale et sans qu’il soit nécessaire d’avancer des frais.
Pour les assurées mineures et les femmes de moins de 26 ans, la contraception est gratuite. Pour cela, il convient de suivre la procédure suivante. Il est possible de consulter gratuitement, une fois par an, un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme en libéral. Vous pouvez également vous déplacer en centre de santé ou en centre de santé sexuelle. Une consultation de suivi la première année d’accès à la contraception est également gratuite. Une fois par an, les examens de biologie médicale prescrits en vue d’une contraception sont gratuits. Ces démarches sont protégées par le secret pour les mineurs.
Les hommes de moins de 26 ans, ont également accès à une consultation gratuite pour parler de leur santé sexuelle, de contraception et être sensibilisés aux risques d’IST. À chaque étape de ce processus, les mineure(e)s sont toujours protégé(e)s par le secret.
2- Les dépistages des IST et du VIH, accessibles sans ordonnance
Concernant la biologie médicale, l’examen de dépistage sérologique du VIH en laboratoire de biologie médicale sans ordonnance et sans avance de frais est déjà en vigueur depuis le 1er janvier 2022. En 2023, il est prévu d’élargir le remboursement des examens de dépistage à d’autres IST pouvant être réalisés en laboratoire médical à la demande du patient et sans prescription. Les dépistages des IST du VIH sont ainsi gratuits pour tout assuré social de moins de 26 ans. L’assuré(e) devra présenter sa carte vitale ou une attestation de droits. Pour une personne mineure, une simple déclaration sur l’honneur suffit à justifier son âge et sa qualité d’assuré social.
Pour rappel, vous pouvez vous faire dépister dans les lieux suivants :
- les laboratoires de biologie médicale publics ou privés,
- les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (ou CeGIDD),
- les centres de santé sexuelle (anciennement CPEF : centre de planification et d’éducation familiale),
- les centres de protection maternelle et infantile (PMI),
- les associations de lutte contre le sida,
- les permanences d’accès aux soins de santé pour personnes en situation de précarité.
3- La pilule du lendemain gratuite pour les majeurs
Dès le 1er janvier 2023, toutes les femmes (sans limite d’âge) auront accès à un remboursement de la contraception d’urgence dispensée en pharmacie sans prescription médicale préalable. Les médicaments de contraception d'urgence (ou pilule du lendemain) actuellement délivrés et non soumis à prescription médicale obligatoire sont :
- Norlévo© (à prendre dans les 3 jours suivants un rapport non ou mal protégé)
- Lévonorgestrel Biogaran (à prendre dans les 3 jours suivants un rapport non ou mal protégé)
- Lévonorgestrel Mylan (à prendre dans les 3 jours suivants un rapport non ou mal protégé)
- Lévonorgestrel EG (à prendre dans les 3 jours suivants un rapport non ou mal protégé)
- Lévonorgestrel Cristers (à prendre dans les 3 jours suivants un rapport non ou mal protégé)
- EllaOne© (à prendre dans les 5 jours suivants un rapport non ou mal protégé)
Ce qu’il faut retenir, à partir de janvier 2023
- Le préservatif est gratuit, sans ordonnance médicale et sans avancement de frais, en pharmacie pour les moins de 26 ans.
- La contraception est gratuite pour les mineures et les femmes de moins 26 ans.
- La pilule du lendemain est gratuite pour toutes les femmes adultes, sans restriction d’âge.
- Des consultations gratuites sont possibles pour les personnes de moins de 26 ans pour parler de leur santé sexuelle, de contraception et pour prévenir les risques d’IST.
- Les dépistages des IST en laboratoire médical sont accessibles gratuitement, sans avancement de frais et sans prescription médicale.