Ronflements et apnée du sommeil
Peu connue et pourtant répandue, l’apnée du sommeil, également appelée Syndrome d’Apnées-Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS), se caractérise par un arrêt complet de la respiration plusieurs fois durant le sommeil, plongeant le dormeur en apnée. En France, elle concerne 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7 % des 45-64 ans et 30,5 % des personnes de plus de 65 ans sont concernées. Ce problème est à prendre au sérieux, car, à terme, il fatigue le cœur et peut entraîner des problèmes cardiovasculaires.
L’apnée du sommeil : qu’est-ce que c’est ?
Ce trouble se caractérise par des épisodes fréquents d’interruption ou de réduction de la respiration durant la nuit. Ils peuvent durer entre 10 et 30 secondes, au minimum 5 fois par heure de sommeil. Les apnées sont dues à une obstruction totale ou partielle des voies respiratoires de l’arrière-gorge.
Les symptômes peuvent principalement être observés par les proches au cours de la nuit. Ils incluent un ronflement sévère, des pauses respiratoires, des épisodes de respiration haletante, des réveils fréquents avec sensation d’asphyxie et d’étouffement, un sommeil non réparateur et agité, ainsi qu’un besoin d’uriner plusieurs fois durant la nuit.
En journée, l’apnée du sommeil va entraîner de la somnolence, une fatigue, des difficultés de mémorisation et de concentration, des troubles de l'humeur, des maux de tête, et des troubles de la libido ou de l’érection.
Comment mesurer le degré de sévérité de l'apnée du sommeil ?
Le degré de sévérité du syndrome d'apnée du sommeil se mesure au nombre d'hypopnées (réductions de l'amplitude respiratoire) par heure de sommeil :
- De 5 à 15, elle est considérée comme légère ;
- De 16 à 30, elle est considérée comme modérée ;
- Au-delà de 30, elle est considérée comme sévère.
Quels sont les facteurs favorisant l’apnée du sommeil ?
Différents facteurs peuvent perturber le fonctionnement normal des voies aériennes supérieures et entraîner l’apnée du sommeil chez le dormeur, parmi lesquels :
- Le sexe : les hommes sont deux fois plus touchés par le SAHOS que les femmes ;
- L’âge : l’apnée du sommeil augmente en fréquence avec l’âge, notamment après 65 ans ;
- L’obésité : on estime qu’environ deux personnes sur trois souffrant de SAHOS sont en surpoids ;
- Les problèmes ORL : allergies, maladies et suites chirurgicales peuvent entraver la respiration nocturne ;
- Les anomalies anatomiques : une mâchoire trop petite, mal positionnée, une langue volumineuse, etc. ;
- Le stress et l’anxiété ;
- La consommation d’alcool, de tabac ou de sédatifs.
Simples ronflements ou apnée du sommeil ?
Le ronflement est l’un des symptômes majeurs de l’apnée du sommeil. Néanmoins, avant de tirer des conclusions hâtives, il est nécessaire d’observer son conjoint durant la nuit pour voir si ses ronflements sont suivis d’une apnée. Cela permettra d’opter pour des traitements plus adaptés et plus efficaces.
Les ronflements peuvent être causés par d’autres facteurs comme l’âge, l’obésité, le stress, la consommation d’alcool ou de stupéfiants, la prise de médicaments somnifères ou antihistaminiques, ainsi que le tabagisme. Ronfler n’est donc pas toujours lié à l’apnée du sommeil.
Malgré tout, ce problème nocturne peut négativement impacter la vie quotidienne et causer des somnolences diurnes, troubles dépressifs et même une baisse de libido, des effets parfois difficiles à constater lorsque l’on vit seul.Il existe heureusement des solutions efficaces pour réduire les ronflements si ceux-ci ne sont pas révélateur d'une apnée du sommeil et causent simplement un inconfort sonore. Disponibles en pharmacie, ces dispositifs se présentent sous forme de languettes ou bandelettes ou encore sous forme de pastilles ou de spray anti-ronflement. Pour en savoir plus, demandez conseil à votre pharmacien. Il vous proposera la solution la plus adaptée.
Pensez aussi que le ronflement n'impacte pas seulement le ronfleur mais aussi la personne qui partage sa chambre au quotidien. Le ou la conjoint(e) peut également souffrir de troubles du sommeil en étant réveillé fréquemment ou en rencontrant des difficultés d'endormissement causées par les ronflements.
Quels sont les dangers de l’apnée du sommeil pour la santé ?
L’apnée du sommeil provoque une baisse de l’oxygénation sanguine. Pendant un épisode d’apnée, le cœur redouble d’efforts pour alimenter l’organisme en oxygène. Le corps s’épuise pendant la nuit, et la fatigue devient permanente, même après avoir dormi assez longtemps. Sur le long terme, l’apnée du sommeil favorise la survenue de troubles cardiovasculaires (hypertension artérielle, maladie coronarienne, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral, etc.), ainsi que d’anomalies des graisses dans le sang, de diabète et de syndrome métabolique.
Par ailleurs, l’apnée du sommeil perturbe le quotidien en entraînant des somnolences, des difficultés de concentration, des troubles de la mémoire, des troubles de l’humeur, ainsi qu’une baisse de vigilance globale, notamment au volant. La prévalence d’accidents de la route et du travail chez les personnes souffrant de SAHOS est plus élevée que chez les autres. C’est pourquoi le médecin peut parfois déconseiller la conduite de véhicule en cas de suspicion de SAHOS en attendant la mise en place d’un traitement.
Quand faut-il traiter l’apnée du sommeil ?
Lorsque le nombre d’apnées dépasse les 10 par heure de sommeil, un professionnel de santé peut orienter le patient sur des traitements adaptés. Au-delà des 30 apnées, une ventilation nocturne en pression positive continue par masque nasal pourra être envisagée. Cette ventilation forcée permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes afin de faciliter la respiration. Elle doit être utilisée toutes les nuits, pendant minimum cinq heures, pour être efficace.
Par ailleurs, il est possible d’atténuer l’apnée du sommeil en agissant sur les causes dont le patient a le contrôle :
- Se tourner vers un rééquilibrage alimentaire et une activité physique régulière en cas d’obésité, ainsi qu’un suivi psychologique si nécessaire (en cas de trouble du comportement alimentaire, etc.) ;
- Consulter un spécialiste en cas d’allergie ou d’anomalie anatomique ;
- Agir sur le stress et l’anxiété en consultant un psychologue si besoin, en adoptant des disciplines comme le yoga ou la méditation pleine conscience, etc. ;
- Diminuer la consommation d’alcool et de sédatifs, notamment au moment du coucher ;
- Arrêter de fumer : des aides existent, le médecin traitant pourra orienter le patient vers celles-ci.
Bon à savoir au sujet de l'apnée du sommeil
Une polygraphie ventilatoire nocturne est réalisable à la maison pour identifier une possible apnée du sommeil. Elle enregistre la respiration lorsque le patient dort afin de collecter des données pour les professionnels de santé traitant ce trouble. En cas de résultats insuffisants, le médecin pourra orienter le patient vers une polysomnographie. Il s’agit d’une analyse complète du sommeil qui inclut :
- Un électroencéphalogramme (EEG) pour enregistrer l’activité cérébrale ;
- Un électro-oculogramme (EOG) pour suivre les mouvements oculaires ;
- Un électromyogramme (EMG) pour capter l’activité musculaire ;
- Une électrocardiographie pour monitorer les battements du cœur ;
- Un enregistrement respiratoire similaire à la polygraphie ventilatoire nocturne.
Par ailleurs, il est possible que le médecin prescrive une polysomnographie en cas de simples ronflements pour vérifier qu’ils ne soient pas une conséquence de l’apnée du sommeil, notamment lorsque d’autres symptômes sont observés.