Chlamydia, tout ce qu’il faut savoir
La chlamydia est la première cause d’infertilité féminine en France. Son diagnostic tardif est dû à une absence de symptômes dans presque 50% des cas. Cette infection très fréquente s’observe principalement chez les jeunes femmes de moins de 25 ans.
L’infection à chlamydia, c’est quoi ?
L’infection à chlamydia, également appelée chlamydiose, est une infection sexuellement transmissible (IST) courante. Elle est due à la bactérie Chlamydia trachomatis.
Cette infection est “silencieuse”, car elle est asymptomatique dans près d’un cas sur deux. Elle touche principalement les femmes de 15 à 24 ans qui représentent 74% des cas en France en 2018. Cependant, elle peut tout autant affecter les hommes que les femmes, indifféremment de l’orientation sexuelle.
Quels sont les symptômes de la chlamydiose ?
Quelques semaines après la contamination, l’infection à chlamydia se traduit par des symptômes qui touchent les organes génitaux, mais aussi le rectum, la gorge, et parfois les yeux.
La durée de la période d’incubation varie de 2 à 3 semaines, allant parfois jusqu’à 6 semaines. Si aucun symptôme n'apparaît après ce délai, ils ne se manifestent pas par la suite : l’infection est alors asymptomatique.
Cependant, quels que soient les symptômes, ils touchent différemment les femmes et les hommes.
Symptômes de la chlamydia chez la femme
Chez la femme, la chlamydiose se manifeste par :
- des douleurs de type cystite durant un rapport sexuel ;
- des écoulements vaginaux jaunâtres ou sanguinolents ;
- des écoulements anaux ;
- des maux de ventre ;
- des affections ORL : gorge irritée, angine ou pharyngite.
Complications de la chlamydia chez la femme
Sans traitement, la chlamydia peut entraîner un mal de ventre chronique, une inflammation de l’utérus, une salpingite (infection des trompes utérines) et augmente le risque d’infertilité et de grossesses ectopiques (grossesses extra-utérines).
L’infection expose la personne à un risque accru d’infection par le VIH. Elle augmente également le risque de réinfection par la bactérie Chlamydia trachomatis.
En cas de grossesse, la chlamydia peut provoquer une pneumonie chez l’enfant ou une infection des yeux lors de l’accouchement. Elle peut également entraîner :
- Un accouchement prématuré ;
- L’accouchement d’un enfant mort-né ;
- L’accouchement d’un enfant de faible poids ;
- La transmission de la bactérie de la mère à l’enfant durant l’accouchement.
Il est donc important de dépister et de traiter cette infection sexuellement transmissible avant la conception et durant la grossesse ; c’est pourquoi il est conseillé de réaliser un bilan pour tout projet d’enfant.
Symptômes de la chlamydia chez l’homme
Chez l’homme, les symptômes les plus fréquents sont :
- des picotements ou sensations de brûlure en urinant ;
- des écoulements blanchâtres au niveau du pénis ou du rectum ;
- parfois, des testicules sont enflés ou douloureux ;
- une inflammation des yeux est observée (conjonctivite) dans certains cas.
Complications de la chlamydia chez l'homme
Une infection non traitée peut provoquer une inflammation de la prostate et des testicules.
Dans de rares cas, une infection à chlamydia peut mener au développement d’un syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (maladie pouvant associer urétrite, conjonctivite, rhumatisme et lésions de la peau et des muqueuses) ou à une infertilité.
La transmission et la prévention de la chlamydia
La chlamydia est due à une bactérie transmise lors d’un rapport sexuel non protégé de tout type, y compris buccal ou anal. La transmission peut également avoir lieu par l’intermédiaire d’un sextoy non lavé ou non protégé par un préservatif. L’infection peut aussi se transmettre lors de l’accouchement de la mère à l’enfant.
Comme toutes les infections sexuellement transmissibles, la prévention de la chlamydiose passe essentiellement et systématiquement par l’utilisation du préservatif masculin ou féminin lors du rapport sexuel. Il n’existe aucun vaccin contre la chlamydia.
Le risque de contamination augmente :
- avec le nombre de partenaires sexuels ;
- si la personne a déjà été infectée par la bactérie Chlamydia trachomatis ;
- si du sperme ou des sécrétions vaginales infectées entrent en contact avec les yeux ;
- par simple contact entre organes génitaux si un partenaire est infecté.
Il est conseillé de réaliser un dépistage de la chlamydia minimum 1 fois par an si vous avez plusieurs partenaires sexuels.
Toutefois, la chlamydia ne se transmet pas par un baiser, une embrassade, si l’on partage le même verre ou la même vaisselle, dans un bain commun ou en utilisant le même linge de toilette. De même, la chlamydia ne peut pas être transmise par l’intermédiaire d’une cuvette de WC.
Le test de dépistage de l’infection à chlamydia
Le dépistage de la chlamydia est simple à réaliser. Il est réalisé à partir d'une analyse d'urine ou d'un prélèvement par écouvillon sur les organes touchés. Le résultat est rapide pour permettre un traitement dans la foulée, et ainsi éviter les conséquences plus graves possiblement entraînées par l’infection.
Le dépistage est pris en charge par l’Assurance Maladie si vous êtes munis d’une ordonnance remise par un médecin ou par un spécialiste.
Comment traiter une chlamydia ?
Le traitement de la chlamydia repose sur la prise d’un antibiotique, habituellement l’azithromycine en une dose unique ou la doxycycline pendant une semaine. Cette prise est associée à un autre antibiotique délivré en intramusculaire en cas d’infection à gonocoque associée.
Il faut s’abstenir de tout rapport sexuel non protégé jusqu’à la fin du traitement ou pendant la semaine qui suit la prise d’une dose unique d’antibiotique afin d’éviter une recontamination ou de contaminer un partenaire. En effet, on reste contaminant tant que le traitement n’est pas allé jusqu’au bout ! Il est même plus prudent de poursuivre l’utilisation du préservatif jusqu’au dépistage qui suit la fin du traitement.
Un mois après le traitement, un nouveau test de dépistage est réalisé pour s’assurer de la disparition totale de la bactérie Chlamydia trachomatis.
Comme l’infection passe souvent inaperçue, la personne infectée doit avertir ses partenaires sexuels récents afin qu’ils fassent un test de dépistage. Ils reçoivent, le cas échéant, un traitement antibiotique. La chlamydia étant une maladie qui peut longtemps rester dormante, il est préférable de prévenir également ses anciens partenaires sexuels (sauf en cas de dépistage négatif entre temps).
Le dépistage et le traitement de la chlamydia sont rapides et indolores, et ils évitent les complications parfois graves liées à l’infection. Alors, en cas de doute, aucune hésitation : direction le médecin ou le centre de dépistage le plus proche !