Cancer du sein : ce qu'il faut savoir sur les prothèses mammaires
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, en France et ailleurs. Sa fréquence progresse de 2% à 3% par an. L’annonce du diagnostic est bien souvent un coup de massue. Le chemin de la guérison est long et éprouvant. Pourtant, grâce aux progrès de la médecine, il est aujourd’hui possible de surmonter cette épreuve. Par ailleurs, le soutien de l’entourage est indispensable pour garder le moral et la volonté de vaincre la maladie.
Dans la plupart des cas, le traitement fait appel à la chirurgie ou à la radiothérapie, suivie ou non de chimiothérapie. En cas de chirurgie, il est possible d’enlever soit la tumeur, soit tout le sein. Pour la femme, l’ablation d’un sein constitue un évènement très traumatisant. Après un cancer, la patiente doit littéralement et figurativement se reconstruire. La chirurgie reconstructive et les prothèses mammaires peuvent jouer un rôle essentiel pour reprendre une vie normale après la maladie. Plusieurs choix s’offrent à elle, il n’y a qu’à choisir la solution la plus adaptée pour son épanouissement personnel.
Quand parle-t-on de mastectomie ?
Aussi appelée mammectomie, cette intervention chirurgicale fait référence à l’ablation d’un sein. Cette exérèse peut être totale ou partielle. Elle est essentiellement réalisée dans le cas de cancer du sein.
La mastectomie totale peut être élargie ou simple. Dans la mastectomie élargie, le sein malade, les ganglions de l’aisselle et le muscle pectoral sont enlevés à l’aide d’une large incision. Actuellement, la préférence est donnée à une intervention moins mutilante, qui respecte le muscle pectoral : la mastectomie simple. La totalité de la glande mammaire sera retirée ainsi que le mamelon, l’aréole et une certaine quantité variable de peau.
La mastectomie partielle est considérée comme une chirurgie du sein conservatrice. En effet, cette intervention consiste à retirer la tumeur et une partie de tissu sain qui l’entoure. Ce geste n’est possible qu’en cas de tumeur cancéreuse unique (ou lorsque deux tumeurs sont bien espacés). Le tissu sain retiré avec la tumeur permet au chirurgien d’enlever des cellules cancéreuses qui n’auraient pas été identifiées. La mastectomie partielle respecte davantage l’anatomie et la silhouette féminines.
Après la mastectomie
Le moment le plus favorable pour envisager la reconstruction d’un sein dépend des traitements associés à la chirurgie. Dans certains cas, la reconstruction mammaire est immédiate, c’est-à-dire qu’elle est réalisée en même temps que l’ablation du sein.
Le plus souvent, il faut attendre un certain temps après la fin des traitements avant de pouvoir reconstruire le sein retiré. Dans ce cas, une première solution provisoire en mousse peut être portée en attendant la cicatrisation de la plaie et la fin des traitements. Il existe également des prothèses externes auto-adhérentes qui sont comme une seconde peau et offrent un grand confort. Toutefois, ce type de prothèses ne doit pas être porté dans les suites immédiates de l’opération et des traitements car la peau est encore trop fragilisée.
Cette prothèse externe peut ensuite être remplacée par une prothèse interne, en silicone ou en sérum physiologique. Sachez toutefois que certaines femmes opérées décident de ne pas recourir à la reconstruction mammaire et préfèrent continuer à porter des prothèses externes.
Les prothèse mammaires externes
Avant de faire le choix de la reconstruction mammaire ou non, il y a possibilité d’adopter des prothèses externes. Ces prothèses permettent aussi à la patiente de retrouver sa silhouette lorsqu’elle est encore sous traitement. La décision finale se fait selon différents facteurs : besoins, désirs, mode de vie.
On distingue deux types de prothèses externes :
- Les prothèses externes transitoires en textile non adhérentes ne sont pas fixées directement sur la poitrine. Souples et légères, il s’agit de prothèses relativement confortables qui se placent à l’intérieur d’un soutien-gorge prévu à cet effet. Elles peuvent être utilisées par la patiente tout de suite après l’opération et les deux mois suivants la cicatrisation. Elles peuvent également être portées pendant la radiothérapie. Ce type de prothèse n’est cependant pas pris en charge par la Sécurité Sociale. Leur prix n'excédera pas 25 euros.
- Les prothèses externes en silicone reproduisent assez fidèlement le poids et l’apparence d’un sein organique, donnant une apparence naturelle sous le vêtement. Il existe deux types de prothèses en silicone, celles qui se glissent directement dans le soutien-gorge, qu’il soit normal ou post-mastectomie ou celles qui se fixent directement sur la peau par adhérence. Équilibrées, elles se maintiennent facilement dans le soutien-gorge sans que celui-ci ne remonte. La prothèse externe en silicone (modèle standard) se porte à partir du troisième mois post-opératoire. Elle est remboursée par l’Assurance maladie et son prix de vente n’excède pas les 180 euros. La prothèse externe adhérente en silicone (modèle technique) ne peut être utilisée qu'à partir du quinzième mois post-mastectomie. Elles peuvent être prescrites par le médecin ou le chirurgien, ,notamment si vous avez du mal à cicatriser. Si vous obtenez vos prothèses par prescription médicale, le remboursement se fera à la hauteur de 240 euros. Sans prescription médicale, le remboursement se fera à la hauteur de 180 euros.
Comment choisir sa prothèse mammaire externe ?
Tout d’abord, il vous faudra aller chez un prothésiste spécialisé. Vous pouvez demander à un proche de vous accompagner afin qu’il puisse vous donner son avis. Niveau vêtement, privilégiez un haut moulant afin de voir au mieux le rendu final. Pour finir, vous n’êtes pas obligé de d’acheter la première prothèse que l’on vous propose. Vous pouvez prendre le temps de comparer les modèles et les prix.
Focus sur les vêtements adaptés au port de prothèses externes
Aujourd’hui, il existe une gamme complète de soutien-gorge et maillots de bain adaptés au port d'une prothèse externe. Disponibles dans certaines pharmacies, ces soutien-gorge et maillots de bain comportent une poche à l’intérieur de chaque bonnet, destinée à accueillir les prothèses externes. Ces vêtements offrent un résultat naturel et un bon maintien, permettant aux femmes ayant subi une ablation du sein de conserver leurs attributs féminins en attendant la pose d’une prothèse interne par voie chirurgicale.
La reconstruction mammaire
La prothèse mammaire interne ou implant mammaire est réalisée dans deux cas de figure : pour des raisons esthétiques (augmentation mammaire par exemple) ou en cas d’ablation d’un sein en cas de cancer. Pour certaines femmes, l’ablation d’un sein ou des deux seins peut être associée à la perte de sa féminité. La reconstruction mammaire a donc de nombreux enjeux : faire la paix avec son corps, laisser les vestiges de son cancer derrière soi, se sentir femme à nouveau, pouvoir porter de la belle lingerie, etc. Ces exemples sont bien sûr des généralités et il faut bien garder à l'esprit que chaque femme est différente. Une patiente pourra avoir le sensation de perdre totalement sa féminité après une opération mammaire alors qu'une autre n'attachera que peu d'importance et cette intervention et à ses conséquences sur son aspect physique. Toutefois, la reconstruction mammaire reste une option absolument indispensable dans le parcours de la femme quel que soit son rapport à sa féminité et à son corps.
L’opération peut parfois se faire en même temps que l’ablation de la tumeur cancéreuse. Il s’agit d’une reconstruction immédiate qui évite une seconde opération. Cette option est beaucoup plus confortable et moins traumatisante pour la patiente. Lorsque l’opération se fait à la fin des traitements, on parle de reconstruction différée. Ce type d’opération permet à la patiente de se concentrer sur son traitement et sa guérison. Cela lui laisse également le temps de se préparer à la chirurgie reconstructive ou bien de faire le choix de ne pas en faire.
La reconstruction peut se faire par prothèse interne en silicone ou par reconstruction par lambeaux (tissus provenant d’autres parties du corps). Elle est prise en charge par l’Assurance Maladie. L’opération se fait en trois étapes :
- la reconstruction du volume,
- l’harmonisation des deux seins pour un résultat symétrique,
- la reconstruction de l'aréole et du mamelon.