J’ai subi une ablation du sein
Quels sont les traitements contre le cancer du sein ?
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. L’âge moyen du diagnostic est de 63 ans. Moins de 1% des cas de cancer du sein concernent les hommes. En fonction du type de cancer, de son étendue, du stade d’évolution et de la patiente, plusieurs traitements peuvent être engagés, seuls ou en association : chirurgie, radiothérapie, thérapies ciblées, hormonothérapies…
Le plus souvent la chirurgie est utilisée en premier avec pour objectif de retirer les tissus atteints. Il est parfois pratiqué un traitement médical en amont (chimiothérapie ou hormonothérapie) afin de réduire la tumeur et ainsi de faciliter l’opération. Les traitements contre le cancer du sein en particulier la chirurgie peuvent amener à la déformation voire à l’ablation partielle ou totale d’un sein. Dans ce cas il existe deux possibilités : les prothèses externes ou la reconstruction. Le choix reste très personnel.
Quelques chiffres :
- 1 femme sur 4 choisit la reconstruction mammaire
- 8 femmes sur 10 ont plus de 50 ans au moment du diagnostic.
Focus sur la chirurgie mammaire
La chirurgie mammaire conservatrice (tumorectomie) consiste à retirer la tumeur, associée à un petite quantité de tissus environnants. Elle permet de conserver la plus grande partie possible du sein. Elle est suivie d’une radiothérapie.
La chirurgie mammaire non conservatrice (mastectomie) consiste quant à elle à retirer le sein dans sa totalité. En cas de tumeur infiltrante, des ganglions lymphatiques axillaires peuvent également être retirés.
Les prothèses mammaires
Il s’agit d’utiliser une prothèse dans le soutien-gorge afin de recréer la forme naturelle du sein. La mise en place de la prothèse mammaire peut être faite dès la fin de la cicatrisation et l’atténuation de l’œdème (deux mois après l’intervention chirurgicale en moyenne). Cette option est parfois choisie avant de réaliser une reconstruction.
Le choix de la prothèse se fait avec l’aide d’un spécialiste, pharmacien ou prothésiste. Il s’agit d’opter pour une prothèse adaptée au corps de la patiente et la plus proche possible de l’autre sein pour un rendu harmonieux. Des soutiens-gorges et des maillots de bain spécialement conçus à cette fin permettent de poursuivre vos activités habituelles sans gêne. Les prothèses s’adaptent également à la carnation de peaux et il en existe dans toutes les teintes.
Les prothèses externes transitoires
Elles sont composées de textiles et sont non adhérentes. Ces modèles peuvent être portés juste après l’opération jusqu’à la cicatrisation qui survient généralement 2 mois après l’opération. Légères et confortables, ces prothèses peuvent également être portées durant la radiothérapie. Elles sont positionnées dans la poche intérieure d’un soutien-gorge spécialement conçu pour la supporter. L’assurance Maladie rembourse l’achat de la prothèse mais pas l’achat du soutien -gorge. Certaines mutuelles couvrent en revanche cette dépense. Renseignez-vous auprès de votre mutuelle de santé pour plus d’informations.
Les prothèses en silicone
Ces prothèses peuvent être adhérentes ou on adhérentes. Elles sont de même poids et de même apparence que le sein et sont fixées directement sur la poitrine ou positionnées dans un soutien-gorge. Le modèle standard est remboursé par l’Assurance Maladie. La prothèse en silicone peut-être portée 3 mois après l’intervention. Le modèle technique – plus onéreux – est également remboursé s’il est prescrit par le médecin en cas de symptômes particuliers (risques d’œdème ou de lymphœdème, problèmes de cicatrisation, douleurs, bouffées de chaleur). Dans tous les cas, votre mutuelle peut aussi prendre en charge une partie des dépenses liées à la mise en place d’une prothèse mammaire. Les renouvellements se font également sur prescription, au bout de 12 mois, 14 mois après l’opération pour les prothèses adhérentes, puis tous les 18 mois.
La reconstruction mammaire
La reconstruction mammaire peut être réalisée à l’issue des traitements. C’est ce qu’on appelle la reconstruction différée ou secondaire. Elle peut aussi être réalisée au moment de l’ablation. Cette technique est de plus en plus souvent proposée. Par contre si l’opération est suivie par une radiothérapie ou si la tumeur est trop volumineuse, la reconstruction est nécessairement différée.
En fonction des cas (morphotype, étendue de la chirurgie, antécédents, désirs, état de santé…), plusieurs méthodes sont possibles. Dans tous les cas, 2 ou 3 interventions sont souvent nécessaires avec des intervalles de 3 à 6 mois en moyenne pour atteindre le résultat final. La première intervention permet de reconstruire le volume du sein. La seconde (pas toujours nécessaire) vise à améliorer le résultat esthétique en harmonisant les deux seins. Enfin la troisième opération consiste ) refaire la zone de l’auréole et du mamelon.
Il existe 3 techniques de reconstruction mammaire :
- La pose d’un implant mammaire : il s’agit de la méthode la plus courante
- Le lipomodelage : il s’agit de réinjecter au niveau des seins de la graisse d’autres parties du corps (hanches, cuisses, abdomen), ce qui peut contribuer à la régénération des tissus lésés par les traitements.
- La microchirurgie : cette méthode consiste à prélever un excédent de graisse ou de muscles peu utile sur le plan fonctionnel pour rebrancher leur vaisseaux sur ceux de la paroi thoracique.
La reconstruction mammaire est prise en charge à 100% sur la base du tarif de l’Assurance Maladie (dans le cadre de l’ALD – affection longue durée). Des dépassements d’honoraires sont parfois appliqués.
L’image corporelle dans le cadre d'un ablation du sein
Au-delà des conséquences psychologiques pour une personne atteinte de cancer, l’ablation d’un sein peut avoir un impact fort sur son image corporelle et l’estime de soi. Des troubles dans la sexualité peuvent même survenir. Un sentiment d’atteinte dans sa féminité n’est pas rare et peut être très douloureux. Il s’agit alors de trouver des moyens pour se sentir bien dans sa peau :
- Exprimer ses émotions à un ou des proches,
- En discuter avec l’équipe médicale,
- Se faire accompagner par un psycho-oncologue,
- Participer à des groupes de soutien.
Il existe d’ailleurs de nombreuses associations de soutien dédiée à ce sujet sensible. Voici quelques références :
- Étincelle : https://www.etincelle.asso.fr/
- Les Amazones : https://lesamazones.fr/
- Vivre comme avant : https://www.vivrecommeavant.fr/
Le conseil du pharmacien
Il est important de se faire accompagner d’un proche pour le choix et l’achat de la prothèse. Attention, les prothèses achetées sur internet ne sont pas remboursées. Il est donc préférable de se rendre directement en officine pour choisir au mieux la prothèse la plus adaptée et celle avec laquelle vous vous sentirez le plus à l’aise.
Autre point essentiel : prenez le temps de réfléchir à l’option à choisir et n’hésitez pas à vous faire conseiller par une équipe médicale qui a l’expérience de cette situation souvent difficile à vivre pour la femme. Recueillir le conseil de soignants qui ont le recul nécessaire aide généralement à prendre la meilleure décision.