La cirrhose du foie sans alcool
La cirrhose du foie est une pathologie associée automatiquement à l’alcool. Pourtant d’autres causes peuvent entraîner ce type de pathologie. La cirrhose du foie non alcoolique (NAFLD) et celle provoquée par l'alcool (cirrhose alcoolique) sont deux types de cirrhose hépatique. Elles diffèrent par leurs causes principales mais aussi par leur développement, leurs symptômes et leur gestion.
Les causes de la cirrhose du foie non alcoolique
La principale cause de la cirrhose du foie non alcoolique est l'accumulation de graisse dans le foie, un état connu sous le nom de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD pour “Non Alcoholic Fatty Liver Disease”). Les facteurs de risque courants pour le développement de la NAFLD et, par extension, de la cirrhose non alcoolique, comprennent :
- l'obésité,
- le diabète de type 2,
- le syndrome métabolique,
- une alimentation riche en graisses et en sucres.
Les personnes atteintes de ces affections sont ainsi plus susceptibles de développer une cirrhose du foie non alcoolique au fil du temps. Il est donc crucial de gérer ces facteurs de risque pour prévenir la maladie.
Quelle différence avec une cirrhose alcoolique ?
En comparaison, la cirrhose alcoolique est directement causée par une consommation excessive et prolongée d'alcool. La toxicité de l'alcool endommage progressivement les cellules hépatiques, ce qui entraîne une inflammation du foie. La quantité d'alcool nécessaire pour développer une cirrhose alcoolique varie d'une personne à l'autre, mais elle est généralement associée à une consommation quotidienne excessive sur de nombreuses années.
Pour conclure, la cirrhose du foie non alcoolique se développe généralement plus facilement que celle provoquée par l’alcool. Elle commence par une accumulation de graisse dans le foie (NAFLD) pour ensuite éventuellement progresser vers une inflammation hépatique, puis une fibrose hépatique, puis enfin une cirrhose.
Les symptômes de la cirrhose du foie non alcoolique
Les symptômes de la cirrhose du foie non alcoolique peuvent varier en fonction du stade de la maladie. Au début, de nombreux patients ne présentent aucun symptôme notable. Cependant, à mesure que la maladie progresse, des signes annonciateurs se présentent comme :
- de la fatigue,
- une jaunisse,
- des douleur abdominales,
- une perte d'appétit,
- une sensation de malaise.
Le diagnostic de la cirrhose non alcoolique repose sur des examens médicaux, notamment des tests sanguins afin d’évaluer la fonction hépatique, des échographies pour évaluer la structure du foie, et parfois des biopsies hépatiques pour confirmer le diagnostic.
Complications de la Cirrhose du Foie Non Alcoolique
La cirrhose du foie non alcoolique peut entraîner plusieurs complications graves. Voici quelques-unes des pathologies les plus courantes associées à ce type de cirrhose du foie :
Une fibrose hépatique avancée
Au fil du temps, la cirrhose du foie non alcoolique peut entraîner une cicatrisation excessive du tissu hépatique, ce qui est appelé fibrose hépatique avancée. Plus la fibrose est avancée, plus le foie perd sa capacité à remplir ses fonctions essentielles.
Une cirrhose décompensée
À un stade avancé de la cirrhose non alcoolique, le foie peut ne plus être capable de fonctionner normalement. Cela peut conduire à une cirrhose décompensée, caractérisée par des symptômes graves tels qu’une accumulation de liquide dans l'abdomen (ascite), des saignements digestifs, une confusion mentale (encéphalopathie hépatique) et une faiblesse générale.
Un cancer du foie
Les personnes atteintes de cirrhose non alcoolique ont un risque accru de développer un cancer du foie (hépatocarcinome). Le risque de cancer du foie est particulièrement élevé chez les patients atteints de stéato-hépatite non alcoolique, une forme plus avancée de stéatose hépatique non alcoolique.
Une insuffisance hépatique
À mesure que la cirrhose du foie non alcoolique progresse, le foie peut devenir incapable de remplir ses fonctions essentielles, ce qui peut entraîner une insuffisance hépatique. L'insuffisance hépatique est une condition grave qui peut nécessiter une transplantation hépatique pour survivre.
Une hypertension portale
La cirrhose du foie non alcoolique peut provoquer une augmentation de la pression dans la veine porte, une grande veine qui transporte le sang du tube digestif au foie. Cette hypertension portale peut entraîner des saignements digestifs dus à la formation de varices œsophagiennes, c’est-à-dire des veines gonflées dans l'œsophage.
Un syndrome Hépato-rénal
Certains patients atteints de cirrhose non alcoolique développent un syndrome hépato-rénal, une complication grave caractérisée par une insuffisance rénale due à une altération de la fonction hépatique. Cette condition peut être fatale si elle n'est pas rapidement diagnostiquée et traitée.
Comment prendre en charge la cirrhose du foie non alcoolique ?
Le traitement de la cirrhose du foie non alcoolique vise à ralentir la progression de la maladie, à gérer les symptômes et à prévenir les complications. Les changements de mode de vie jouent un rôle essentiel. L’hygiène de vie de la personne atteinte doit être corrigée afin que le patient puisse reprendre une vie saine.
Ces changements comprennent généralement les éléments suivants : une perte de poids, une alimentation variée et équilibrée, une pratique physique régulière, un apprentissage de la gestion des facteurs de risque et rester loin de l’alcool.
Alimentation saine et exercice avant tout !
Si le patient est en surpoids (même léger) ou obèse, la perte de poids peut réduire l'accumulation de graisse dans le foie et ralentir la progression de la maladie. Une perte de poids modérée, généralement de 5 à 10 % du poids corporel total, peut être bénéfique. Ensuite, une alimentation saine, riche en fruits, légumes, grains entiers, protéines maigres et pauvre en graisses saturées et en sucres ajoutés, est recommandée. Il faut absolument éviter les régimes riches en graisses et en sucre.
En complément de l’alimentation, l'activité physique régulière peut aider à réduire la graisse du foie et à améliorer la santé métabolique. Il est recommandé de faire au moins 20 à 30 minutes d'exercice par jour. Il faudra également un contrôle régulier du diabète, de l'hypertension artérielle et du cholestérol. Votre médecin peut recommander des médicaments si nécessaire.
Stop à l'alcool et oui à la prévention
Ensuite, il est judicieux d’arrêter totalement sa consommation d’alcool. Même avec une consommation modérée, la maladie peut considérablement s'aggraver. Pour finir, en fonction de la gravité de la maladie, des médicaments et d'autres interventions médicales peuvent être conseillées. Il est important de statuer que la prévention reste la meilleure stratégie pour éviter une cirrhose du foie non alcoolique, en mettant ainsi l'accent sur la gestion des facteurs de risque dès le début.