Contraception : pour des vacances sereines

La contraception aujourd’hui : les pratiques ont-elles évolué ?

Le recours à la pilule comme moyen de contraception est toujours la méthode la plus utilisée par les Françaises. Cependant, le débat sur les pilules de 3ème et 4ème génération, apparu fin 2012, a conduit à une évolution des pratiques. D’après une étude parue dans Population & Sociétés, les Françaises choisissent des méthodes de contraception plus variées qu’auparavant.

Ainsi, 1 femme sur 5 déclare avoir changé de contraception depuis le dernier débat sur les pilules (50 % d’utilisatrices en 2010 contre 41 % en 2013). Globalement, elles se sont peu tournées vers les pilules de 2e génération et ont plutôt opté pour les dispositifs intra-utérins, le préservatif et la méthode naturelle de retrait.

À noter

• 95% : c’est le pourcentage d’efficacité de la pilule du lendemain lorsqu’elle est prise dans les 24 heures suivant le rapport à risque.
• Le préservatif est la seule méthode de contraception qui protège aussi contre les infections et les maladies sexuellement transmissibles.

Comment éviter les pièges de l’été ?

Quelques conseils simples vous permettront de parer toutes les éventualités qui se présentent durant l’été :

• Ayez toujours des préservatifs neufs dans votre sac, bien protégés dans une boite rigide, à conserver à l’abri de la chaleur et des rayons du soleil. En cas d’allergie au latex, demandez des préservatifs en polyuréthane ou polyisoprène.
• Prévoyez, si besoin, un lubrifiant à base d’eau, car les produits huileux (vaseline, etc.) peuvent endommager les préservatifs.
• Gardez une plaquette de pilule dans votre trousse de toilette ET dans votre sac en cas de vol ou de perte de vos bagages. Ayez une pilule du lendemain dans votre trousse de secours en cas d’oubli.
• Ayez une photocopie d’ordonnance de pilule dans votre portefeuille et copiez dans votre portable le nom de la molécule (les pharmacies peuvent ainsi trouver un équivalent dans la plupart des autres pays).
• Évitez le patch contraceptif, car il peut se décoller un peu à force d’être dans l’eau et dans le sable.
• En cas de doute sur la prise de pilule, possible oubli, décalage horaire ou vomissement, utilisez des préservatifs.
• En cas de décalage horaire, programmez une alarme de prise à heure française. Si l’alarme tombe pendant la nuit, vous pouvez prévoir un calendrier de prise en décalé plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant de partir : décalez votre prise de quelques minutes tous les jours pour vous caler sur un horaire spécifique de votre lieu de vacances.
• Gardez tous vos contraceptifs à l’abri de la chaleur et du soleil.

Dernier recours : que faire en cas de problème ?

Un oubli de pilule, un préservatif qui glisse ou se déchire, un anneau vaginal mal placé : de nombreuses situations à risque peuvent entraîner une grossesse imprévue. Il existe toutefois des méthodes de rattrapage, à prendre le plus rapidement possible après le rapport non (ou mal) protégé : c’est ce qu’on appelle la contraception d’urgence.

Son efficacité est maximale si elle est prise dans les quelques heures qui suivent le rapport. Il en existe de deux sortes : la contraception d’urgence hormonale et le dispositif intra-utérin au cuivre.

La contraception d’urgence hormonale

Également appelée “pilule du lendemain”, cette contraception n’est utilisée qu’en cas d’urgence, après un rapport mal ou non protégé. Elle doit être prise au plus tard 3 à 5 jours après le rapport à risque. C’est dans les douze heures qui suivent qu’elle est la plus efficace.

L’hormone qu’elle contient, lévonorgestrel ou ulipristal selon la pilule, bloque l’ovulation ; sans elle, les spermatozoïdes n’ont pas d’ovule à féconder.

Son efficacité est de 58 à 95%. Plus la contraception d’urgence hormonale est prise tôt, plus elle est efficace.

Le dispositif intra-utérin au cuivre

Le DIU au cuivre (généralement appelé stérilet au cuivre) est un dispositif inséré dans la cavité de l’utérus. Le cuivre qu’il contient neutralise les spermatozoïdes. Il peut être inséré en urgence après un rapport à risque. Il a l’avantage de pouvoir rester en place (de 4 à 10 ans) pour servir de contraception courante par la suite.

Son efficacité est de 99 % lorsqu’il est inséré jusqu’à 5 jours après le rapport à risque. Si vous souhaitez conserver cette méthode contraceptive par la suite, son efficacité théorique est de 99,4 %, et son efficacité pratique de 99,2 %.

Astuces pour ne pas oublier sa pilule

Pour éviter d’oublier la prise de votre pilule, pensez à quelques astuces :

• Faites sonner votre portable à l’heure de prise ; une simple alarme peut vous sauver la mise. Il existe également des applications pour smartphone qui vous permettent de programmer des rappels de prise ;
• Calez votre prise de pilule sur une activité quotidienne que vous réalisez chaque fois à la même heure (douche, repas...) ;
• Rangez votre plaquette à côté d’un objet que vous utilisez quotidiennement ;
• Gardez toujours une plaquette de secours avec vous ; elle pourrait vous être utile si vous n’êtes pas chez vous à l’heure de prise habituelle de votre pilule. De même, gardez une copie de votre ordonnance sur vous ; vous pourrez ainsi aller racheter des plaquettes en cas de besoin.

Si malgré toutes ces astuces vous oubliez régulièrement votre pilule, n’hésitez pas à explorer d’autres méthodes de contraception avec votre professionnel de santé (injection, implant, DIU, etc.).

Stop aux règles en vacances ?

Si vous ne souhaitez pas que vos règles gâchent vos quelques jours de vacances, prendre sa pilule en continu pendant 2 ou 3 plaquettes n’est pas dangereux. Vous pourrez ainsi éviter d’avoir vos règles si elles tombent pile poil pendant vos congés.
Bon à savoir : il existe également des pilules conçues pour être prises en continu. Parlez-en à votre médecin ou gynécologue.

Cela dit, laisser la nature faire son œuvre est parfois aussi une bonne chose même si ça ne colle pas exactement avec le planning des vacances. Dans tous les cas, stopper artificiellement ou pas ses règles en fonction de ses dates de départ est un choix personnel. Si vous préférez ne pas déranger Mère Nature, sachez qu'il existe une palette intéressante de protections hygiéniques qui vous permettront de vous baigner en toute tranquillité sans être esclave de la bonne vieille serviette hygiénique.

Et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ?

La contraception n’est pas toujours la seule mesure à laquelle penser pour passer des vacances sereines. Se protéger des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et des Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) est tout aussi important. Pour ça, une seule option : le préservatif. Qu’il soit masculin ou féminin, c’est, à ce jour, la seule façon de ne pas transmettre ou contracter des IST et MST. De plus, sa double fonction vous permet aussi de vous en servir comme contraceptif. Pas mal, non ?

Attention : le préservatif ne vous protège pas complètement du papillomavirus humain. C’est pourquoi la vaccination contre le HPV est importante. Parlez-en à votre médecin.