Tout savoir sur les différents types d’accouchement
Il existe de nombreux termes pour définir les différentes tournures que l’accouchement peut prendre. Ce sont des termes parfois flous ou alors particulièrement effrayants. Césarienne, forceps, ventouse, spatule, épisiotomie… Késako ? Sur le blog d'universpharmacie.fr nous faisons le point sur ce qu’il faut savoir pour les futures mamans.
Accouchement par voie basse ou naturelle
C’est la méthode la plus connue et dite “traditionnelle”. L’accouchement par voie basse ou par voie naturelle consiste à expulser le bébé par la voie vaginale. Il s’agit de la méthode d’accouchement la plus courante dans le monde. C’est la force des contractions utérines et les contractions abdominales qui permettent la naissance de l’enfant. On distingue différentes phases pour l’accouchement par voie naturelle.
La dilatation
Les contractions se déclenchent, c’est la phase de travail qui commence. Les contractions permettent au col de l’utérus de se raccourcir et par la suite l’ouverture du corps. L’ouverture du col se calcule en doigts. 1 doigt = 1 cm. Un dilatation totale correspond à 10cm. Il s’agit souvent de la partie de l’accouchement la plus longue et douloureuse.
L’expulsion du bébé
Ça y est, le col est totalement dilaté. Le périnée s’étire afin de laisser le bébé sortir. La durée de cette phase est variable d’une femme à une autre. La tête sortira en premier si tout est normal. C’est la sage-femme qui récupère le bébé une fois sorti. Dans certains cas, l’accouchement se fait par siège quand le bébé n’est pas bien positionné (fesses ou pieds en premier).
Une fois sorti, le nourrisson est présenté aux parents en le déposant immédiatement contre la maman. Cette étape est importante car elle permet à la maman de sécréter de l’ocytocine. Cette hormone facilite la contraction de l’utérus pour libérer le placenta et l’expulser. Ensuite on passe au clampage du cordon ombilical. Pour finir, cette étape s’achève par un examen complet du nouveau-né pour s’assurer que tout va bien.
La délivrance
Il est important que la maman soit renseignée par cette étape. Environ 15 à 20 minutes après l’accouchement, il y aura de nouvelles contractions mais beaucoup moins douloureuses que les précédentes. Cette phase permet à la maman d’évacuer le placenta. Une bonne délivrance est essentielle pour la bonne santé de la maman. Il arrive que le placenta ne soit pas entièrement expulsé. La sage-femme peut alors être amenée à procéder à une révision utérine. Cet acte consiste à aller récupérer manuellement les résidus de placenta qui ne seraient pas expulsés. Pas de panique, si vous êtes sous péridurale, la révision utérine est indolore d’autant qu’il y a fort à parier que vous aurez votre bébé dans les bras à ce moment-là.
Accouchement par césarienne
Pour préserver la maman d’un accouchement difficile et douloureux pour elle et son bébé, il arrive qu’on procède par des méthodes moins "naturelles". Ce n’est pas pour autant qu’il faut angoisser. Ces autres types d’accouchement sont parfois nécessaires et présentent leurs avantages.
L’accouchement par césarienne est généralement pratiqué en cas d’urgence. Elle peut être également programmée à l’avance dans les cas suivants :
- si vous avez accouché par césarienne auparavant,
- si le bébé se présente par le siège et non la tête,
- si le poids de votre futur bébé est estimé à plus de 4,5kg,
- si vous attendez des jumeaux ou plus,
- en cas de placenta prævia (le placenta se trouve près du col de l’utérus et peut empêcher la sortie du bébé),
- si la mère est atteinte du sida avec réplication virale,
- en cas d’herpès génital pendant le neuvième mois de grossesse,
- en cas de retard de croissance in utero.
Si elle est planifiée, votre accouchement par césarienne se déroulera plus rapidement qu’un accouchement naturel. Il faut compter entre 30 et 45 minutes. En moins d’une heure, vous retrouvez votre enfant et pourrez le prendre dans vos bras.
Accouchement instrumentalisé : forceps, ventouse, spatule
Dans certains cas, il peut être nécessaire d’avoir recours à des instruments pour mener à bien l’accouchement. Les instruments sont envisagés si la poche d’eau est rompue, si le col est dilaté à 10 cm, si le bébé est engagé dans le bassin et pour finir si la tête du bébé est correctement placée et sans bosses. Il existe 4 niveaux d’urgences qui justifieront l’utilisation d'instruments. Les causes se répartissent de cause non urgente à urgente et en passant par moyennement urgent. Ce type de procédure peut aussi être nécessaire pour préserver la santé de la mère et de l’enfant.
Accouchement avec forceps
Les forceps sont un instrument d’extraction, une pince métallique formée de deux minces cuillères et se glisse dans le canal vaginal tout en englobant la tête du bébé. Il est utilisé quand le bébé est encore relativement haut et permet à l’obstétricien de le tirer vers la sortie.
Il existe des complications pour la maman et le bébé en utilisant les forceps. Pour la maman, les forceps sont souvent accompagnés d’une épisiotomie car les risques de déchirure augmentent. Il peut également y avoir un endommagement des sphincters ou des risques de prolapsus. Pour le bébé, il peut présenter des hématomes au niveau du visage et du crâne, des lésions osseuses ou encore une paralysie des nerfs crâniens.
Accouchement avec ventouse
La ventouse facilite l’expulsion en exerçant une extraction. Il s’agit d’une petite cupule qui se place sur le haut du crâne du bébé. Elle est reliée à un système d’aspiration afin que la ventouse puisse bien prendre. Une fois la ventouse posée l’obstétricien va réaliser des tractions au rythme de vos poussées. C’est le seul des 3 instruments qui ne nécessite pas d'épisiotomie.
Pour la maman, le recours à la ventouse peut causer des lésions, voire déchirure au niveau du périnée. Pour le bébé, la ventouse peut provoquer des petits hématomes ou encore une bosse sur le dessus de son crâne. Heureusement, ils disparaissent au bout de quelques semaines.
Accouchement avec spatule
Les spatules ressemblent aux forceps à l’exception que les deux “cuillères” ne sont pas reliées entre elles. Les spatules sont parallèles alors les forceps sont croisés. Elles permettent de prolonger le bras de l'obstétricien qui le guidera là aussi vers la sortie. Les spatules vont écarter les parties molles du vagin pour créer le passage pour l’enfant. Les inconvénients et les risques des spatules sont les mêmes que ceux pour les forceps.
Accouchement avec ou sans péridurale ?
L’idée qu’une femme n’a pas d’autre alternative que d’enfanter dans la douleur a non seulement fait son temps. L’accouchement sous péridurale diminue la souffrance et peut apporter un confort sans nom. La péridurale est un anesthésiant local qui s’injecte directement entre deux vertèbres lombaires. L’allègement des douleurs permet de diminuer la fatigue du côté de la maman. L’injection n’agit que sur une partie précise du corps ce qui lui permet de rester consciente de toutes les contractions sans avoir mal. La péridurale peut se pratiquer aussi bien pour un accouchement par voie basse que pour une césarienne.
Accouchement et épisiotomie
Parfois, pour permettre le passage du bébé, la sage-femme est obligée de pratiquer une incision du périnée. On parle alors d’accouchement par épisiotomie. Très fréquent lors d’un premier accouchement, cela ne signifie en rien que vous en aurez une pour un deuxième ou un troisième enfant. Cependant, la pratique de l’épisiotomie est le sujet de nombreuses controverses car en vérité elle ne serait pas vraiment nécessaire et serait pratiquée pour faciliter le travail de l'obstétricien et non celui de la femme qui accouche. De plus, l’épisiotomie présente de nombreux effets secondaires non négligeables ainsi qu’un fort traumatisme psychologique. Il est important que l’épisiotomie soit discutée au préalable avec le spécialiste et que celui-ci prévienne sa patiente lorsqu’il s’apprête à réaliser ce geste.
Accouchement aquatique
L’accouchement dans l’eau est encore peu présent en France. En revanche, il est très populaire aux États-Unis. Il est réservé uniquement pour les grossesses sans complications.
L’accouchement aquatique consiste à accoucher dans un baignoire remplie d’eau chauffée à 37°. Au moins des contractions, la maman se cale dans l’eau chaude. Cela apporte un effet de détente plus important. L’eau va également faire une contre-pression agréable sur le périnée. Au moment de l’expulsion, le bébé passe alors du liquide amniotique à l’eau chaude de la baignoire. L’accouchement aquatique serait moins traumatisant pour le bébé et la maman qu’un accouchement traditionnel.
Pourtant, cette pratique reste discutée dans le monde de l’obstétrique. En effet, il est évoqué que ce type d’accouchement pose des problèmes au niveau de l’hygiène et pourrait favoriser les risques d’infection tant pour la mère que pour le nourrisson.
Les séances de préparation à l'accouchement
Vous en savez maintenant un peu plus sur ce qui va ou peut se passer lors de votre accouchement. Sachez que dans tous les cas 7 séances de préparation à l'accouchement sont prévues au cours de votre grossesse et remboursée à 100% par la Sécurité Sociale.
Ces séances sont organisées par la sage femme libérale qui suit votre grossesse ou par la maternité dans laquelle vous êtes inscrite. Elles ont généralement lieu au cours du 3em trimestre de la grossesse. Ne loupez pas ces moments importants car ces séances vous offrent des ressources essentielles pour aborder sereinement votre accouchement et les premiers jours avec votre bébé. Vous apprendrez notamment à gérer les douleurs pendant le travail grâce à des exercices de respiration et des positions adaptées. On vous explique aussi comment se déroule l’accouchement d'un point de vue physiologique ce qui aide souvent à savoir où l'on en est au moment T. Le co-parent est également convié à certaines séances durant lesquelles il ou elle apprendra notamment à soutenir la future maman tout au long du travail.
Généralement menées en petits groupes, ces séances sont aussi l'occasion d'échanger au sujet de la grossesse en général, avec la sage-femme mais aussi avec les autres futures mamans. Au cours de ces moments, il est possible d'aborder des sujets tels que l'inconfort ressenti sur les dernières semaines, l'allaitement, les doutes que l'on peut ressentir à l'approche de la naissance... En somme ce sont des moments importants pour se préparer mais aussi pour dissiper certaines appréhensions.
Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter un bon accouchement et tout le bonheur que peut apporter une naissance au sein du foyer.