Tout savoir sur le virus de Powassan
Vous prévoyez de randonner aux États-Unis ou au Canada ? Restez sur vos gardes : Le virus Powassan est un pathogène émergent transmis par les tiques présentes dans ces pays. Ce virus, découvert en 1958 au Canada, à Powassan (d’où son nom), appartient à la famille des Flaviviridae, qui comprend notamment les plus connus virus de la dengue et du Zika, transmis par les moustiques. Faisons le point sur cette maladie émergente.
Comment attrape-t-on le virus du Powassan ?
Le virus Powassan, ou encéphalomyélite de Powassan, se transmet principalement par la morsure de tiques infectées. Contrairement à d'autres maladies transmises par les tiques, comme la maladie de Lyme, le virus Powassan peut être transmis en seulement 15 minutes après la morsure, ce qui le rend particulièrement dangereux.
Les symptômes de l'infection par le virus Powassan peuvent apparaître entre une semaine et un mois après la morsure de tique. Ils se présentent sous la forme d’un syndrome pseudo-grippal léger : fièvre, maux de tête, vomissements et faiblesse. Parfois, sa transmission est asymptomatique.
Dans les cas graves, le virus peut provoquer une encéphalite ou une méningite, entraînant des complications neurologiques sévères. Dans ce cas, les symptômes qui suivent l’état pseudo-grippal sont la confusion, la perte de coordination, les difficultés d’élocution et les convulsions.
Peut-on mourir de l’encéphalomyélite du Powassan ?
Les infections au virus de Powassan restent rares. Cependant, leur nombre a augmenté ces dernières années aux États-Unis. Entre 2011 et 2020, 134 cas ont été signalés, principalement dans les États du nord-est et des Grands Lacs, des lieux qui abritent nombre de tiques. De ce fait, le nombre de morts dues au virus a augmenté.
Du côté du taux de mortalité, il est estimé à environ 10%, soit une personne sur dix, un chiffre assez élevé. De plus, 50% des survivants conservent des séquelles neurologiques après leur infection. La prévention des morsures est donc primordiale pour éviter ces séquelles.
En cas de suspicion d'infection, une hospitalisation est nécessaire pour traiter les symptômes et suivre l’évolution de la maladie.
Quelle est la situation en France ?
Le virus Powassan n'a pas été détecté en France ni dans le reste de l'Europe à ce jour. Cette maladie transmise par les tiques est actuellement limitée à certaines régions d'Amérique du Nord et de Russie, car c’est là que se trouvent les tiques vectrices du virus. Cependant, la vigilance reste toujours de mise, car les espèces européennes sont elles aussi vectrices d’autres infections telles que la maladie de Lyme ou l’encéphalite à tiques. Il faut donc bien se protéger des tiques, quel que soit votre pays de résidence.
Comment prévenir les morsures de tiques ?
Il n'existe actuellement ni vaccin ni traitement spécifique contre le virus Powassan. La prévention est donc primordiale pour éviter de contracter le virus :
Avant la balade en forêt
Voici quelques recommandations d'usage si vous prévoyez une balade en forêt ou une randonnée.
- Protégez votre corps : Portez des vêtements longs et clairs, rentrez le bas de votre pantalon dans vos chaussettes et portez un chapeau, notamment si vous vous rendez dans les bois.
- Utilisez des répulsifs contenant du DEET sur les parties exposées de la peau. Vous pouvez les combiner à des répulsifs pour tissus et en imprégner vos vêtements de randonnée. Si vous avez des enfants, appliquez consciencieusement du répulsif sur leurs zones exposées. N’oubliez pas de renouveler l’application selon les indications de votre produit.
- Évitez un maximum les zones à risque, restez sur les sentiers balisés lors de promenades en forêt et ne vous aventurez pas dans les buissons et les hautes herbes, l’habitat préféré des tiques.
Après la balade
En rentrant chez vous, vous devez procéder à une inspection minutieuse de tout votre corps. Observez tous les recoins et plis et aidez-vous d’un miroir. Faites-en de même avec vos enfants, ou avec les animaux que vous avez emmenés en balade avec vous. Prenez également une douche pour éliminer les tiques qui pourraient être présentes sans s’être encore fixées dans la peau. Du côté des vêtements, passez-les en machine à haute température pour tuer les éventuelles tiques que vous pourriez avoir ramenées chez vous.
Que faire en cas de morsure de tique ?
Si, malgré ces précautions, vous trouvez une tique fixée sur votre peau, il faut agir vite : retirez-la sans tarder à l'aide d'un tire-tique ou d'une pince fine. La technique consiste à saisir la tête de la tique au plus près de la peau, puis à tirer doucement sans effectuer de mouvement de rotation. Cette méthode permet d'éviter de laisser des parties de la tique dans la peau, notamment la tête, qui peut transmettre des infections. Une fois la tique retirée, n'oubliez pas de désinfecter soigneusement la zone de morsure.
Après le retrait de la tique, surveillez la zone de morsure pendant au moins un mois. Si vous remarquez l'apparition d'une tache rouge circulaire qui s'agrandit progressivement, ou si vous ressentez des symptômes semblables à ceux de la grippe, consultez vite votre médecin : ces signes peuvent être indicateurs d'une infection transmise par la tique.
CiTique, l’application de signalement facile et pratique
Vous rentrez d’une promenade ou d’une randonnée en forêt et vous avez été victime d’une morsure de tique ? Vous pouvez faire avancer la science grâce à CiTique. Cette plateforme vous permet de signaler le lieu de la morsure et, après retrait, à envoyer par voie postale la tique piqueuse pour qu’elle soit analysée par le Centre INRAE de Nancy. Cette tique sera conservée de façon anonyme dans une tiquothèque unique en France pour être mise à la disposition de tous les chercheurs partenaires du programme. Elle pourra ainsi être analysée pour connaître son contenu en agents infectieux et pour être identifiée. Vous pouvez également y envoyer les tiques retirées à votre animal de compagnie.
Sources :