Quel est le meilleur moment pour sevrer mon bébé ?

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ainsi que l’UNICEF recommandent aux mamans d’allaiter leur bébé au moins jusqu’à leurs 6 mois. En effet, allaiter, même sur une période courte, est bénéfique pour lui assurer un développement normal. Évidemment, la durée de l’allaitement ne répond à aucune règle précise. Quand le bébé et la maman sont en bonne santé, la façon d’alimenter son bébé relève d’un choix personnel. Il n’y a pas non plus de moment indiqué pour entamer un sevrage. Par définition, le sevrage commence lorsque de nouveaux aliments sont introduits dans le régime du bébé. Certains impératifs extérieurs comme la reprise d’une activité professionnelle peuvent motiver l’arrêt de l’allaitement au sein. Certaines mamans facilitent leur maternité en passant au lait artificiel. Chaque choix est personnel et adapté à chaque situation. En revanche, le moment du sevrage doit être ritualisé et suivre un certain nombre d’étapes pour garantir le succès de l’opération

Un sevrage étape par étape

Le sevrage consiste à faire passer l’enfant progressivement du lait maternel ou lait infantile. Sevrer bébé doit toujours se faire en douceur et petit à petit. Un arrêt brutal de l’allaitement peut malmener son système digestif et perturber son système immunitaire. Pour la maman, un arrêt soudain peut augmenter les risques d’engorgement, un blocage des canaux, voire une mastite.

Pour réaliser une transition en douceur, il est conseillé de supprimer le nombre de tétées au fur et à mesure. Vous pouvez commencer par celles en milieu de journée car elles sont souvent les moins abondantes. Lorsque vous cessez la tétée, remplacez-là par un biberon ou une tasse de lait infantile adapté à ses besoins. Si le lait infantile est difficilement accepté par le bébé, vous pouvez mettre dans le biberon votre lait maternel préalablement récolté par un tire-lait.

Niveau rythme, il est conseillé de laisser une semaine d’espace entre chaque tétée supprimée et/ou remplacée. Si une semaine n’est pas envisageable, il est convenable de respecter au moins 2 à 3 jours de délai pour ne pas trop perturber votre enfant.  Les tétées du matin et du soir doivent être remplacées en dernier. Ce sont d’ailleurs celles qui sont le plus compatibles avec les mamans qui travaillent. Elles permettent aussi d’entretenir un moment privilégié avec votre bébé.

Quelques conseils en vrac pour un sevrage en douceur

• S’il réclame votre sein, ne lui refusez pas. En revanche, pendant la période de sevrage, ne lui offrez plus.
• Vous pouvez retarder le moment des tétées et diminuer leur durée.
• Vous pouvez changer vos habitudes de tétée. Cela peut commencer par l’heure mais aussi l’endroit où vous avez l’habitude de le nourrir afin qu’il ne soit pas désorienté si la tétée est remplacée par un biberon par exemple.
• Évitez d’entamer un sevrage si votre bébé est malade. Commencez lorsque celui-ci est en pleine forme.

Au bout de combien de temps bébé est sevré ?

La durée du sevrage dépend de chaque enfant : de son âge, de son tempérament. Le sevrage ne dépend pas que du bébé mais aussi de la maman et la manière dont elle vit elle aussi ce changement. Bien que chaque temps de sevrage soit unique, on parle en moyenne d’une durée de 4 semaines. Cas particulier, si la mère laisse l’enfant se sevrer à son rythme, l’allaitement cesse généralement entre l’âge de 2 et 4 ans.

Si bébé refuse le biberon, que faire ?

Surtout, ne le forcez pas ! Proposez-lui le biberon en douceur jusqu’à ce qu’il l’accepte. Pour réussir à l'amadouer, vous pouvez utiliser les stratégies suivantes :

• Placez votre lait maternel dans le biberon à la place du lait infantile.
• Offrez-lui le biberon quand bébé est en pleine forme.
• Vous pouvez adopter une tétine physiologique qui se rapproche assez bien de la forme du sein. La tétine peut également être réchauffée en la passant sous de l’eau chaude afin qu’elle s’apparente davantage à de la chaleur humaine.
• Veillez à ce que les “moments biberons" ne prennent pas place au même moment que les “moments tétée”. Votre compagnon peut également prendre le relais.
• Lorsque vous lui donnez le biberon, ne lésinez pas sur les gestes de tendresse afin qu’il se sente rassuré lors de ce changement.

Par quoi peut-on remplacer le lait maternel ?

Avant de penser à remplacer purement et simplement le lait maternel, n’hésitez pas à avoir recours à un tire-lait pour remplir le biberon comme mentionné plus haut. Cet appareil est un véritable atout, surtout si la raison principale du sevrage est l’absence de la maman (fin du congé de maternité par exemple). Lorsque le lait est tiré, celui-ci se conserve facilement car il peut être congelé. Le bébé peut ainsi être nourri avec du lait maternel même quand la maman est affairée ailleurs.

Lorsque le tire-lait est trop contraignant ou que tout simplement lorsque vous estimez qu’il est temps pour vous d’arrêter, c’est le lait maternisé qui prendra le relais. Si votre enfant a moins de 6 mois, il faudra se munir d’un lait 1er âge enrichi en fer. Après 6 mois, le bébé a des besoins nutritionnels différents : fer, zinc, vitamines B et D, etc. Le lait maternel n’est plus suffisant et c’est à ce moment-là que l’introduction de nouveaux aliments commence (et par la même occasion, le sevrage). Ainsi le lait maternisé et les aliments solides se complètent pour le bien-être nutritionnel de l’enfant. À partir de 9 mois, le lait de vache peut être envisagé à condition qu’il soit homogénéisé à 3,35% de matière grasse et que les autres aliments qu’il consomme soient riches en fer.  Si son alimentation n’est pas encore suffisamment variée, attendez 12 mois pour lui donner du lait de vache.

Ne pas confondre sevrage et grève de la tétée

Dans certains cas, le bébé peut refuser de prendre le sein. Il est important de ne pas prendre cela comme un signe qu’il ne souhaite pas plus s’alimenter de cette façon. Avant de sauter sur l’occasion pour entamer un sevrage, vérifiez bien qu’il n’y a pas de problème sous-jacent. Lorsqu’un bébé refuse le sein, cela peut parfois indiquer un problème de santé qui l’empêche de s’alimenter normalement (rhume, nez bouché, poussée dentaire, otite etc), un changement d’humeur lié à son environnement, un désintérêt temporaire pour le sein car quelque chose de nouveau de le distrait, un changement alimentaire chez la maman, une nouvelle odeur qui perturbe (changement de parfum, de crème hydratante, de déodorant).

Vous vous posez encore des questions sur l'alimentation de votre tout-petit ? Retrouvez plus d'information dans notre article "L'alimentation lactée des tout-petits".