Paracétamol, aspirine et anti-inflammatoire : les bons gestes
Aspirine, paracétamol, anti-inflammatoire - Les antidouleurs occupent probablement une place de choix dans votre armoire à pharmacie. Mais êtes-vous sûr(e) de choisir le bon lorsque la tête, les dents, le dos vous font mal ?
Antalgiques : c’est quoi ?
Les antalgiques ou analgésiques sont utilisés pour atténuer ou éliminer la douleur en bloquant le signal nerveux à divers niveaux, dépendant de la nature de leur molécule. Certains, tels que le paracétamol, l'aspirine ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), sont disponibles en vente libre en pharmacie. Cependant, penser qu'ils ont tous les mêmes indications pour traiter la douleur et les mêmes effets peut comporter des risques pour la santé.
Comment bien utiliser les analgésiques ?
Afin d'utiliser correctement un antalgique, il est essentiel de lire attentivement la notice, de respecter la posologie ainsi qu'un intervalle de temps suffisant entre deux prises pour ne pas dépasser la dose maximale quotidienne. Ne pas suivre ces règles peut entraîner des complications, notamment un risque de surdosage.
Pour ces mêmes raisons, et sauf avis médical contraire, il est préférable d'éviter d'associer ou d'alterner des antalgiques de compositions différentes. Si le traitement ne s'avère pas rapidement efficace et que la douleur persiste, n'hésitez pas à en discuter avec votre pharmacien, en précisant le type d'antalgique que vous avez pris (médicament, dose, fréquence).
Le paracétamol : le plus répandu
Le paracétamol est souvent recommandé en première intention, car il peut être utilisé pour la plupart des douleurs telles que les céphalées, les douleurs dentaires ou post-traumatiques, les courbatures... Il est bien toléré, présente moins d'effets indésirables et de précautions d'emploi que d'autres molécules, et peut même être utilisé pendant la grossesse et l'allaitement aux doses recommandées. Ses contre-indications sont limitées aux maladies graves du foie et à l'allergie connue au paracétamol.
Méfiez-vous du paracétamol caché
En France, plus de 200 médicaments disponibles sur le marché renferment du paracétamol, que ce soit en monothérapie ou associé à d'autres substances actives. Ces médicaments sont prescrits pour traiter divers maux tels que les douleurs, la fièvre, les allergies, les symptômes du rhume ou encore les états grippaux.
Évitez absolument de prendre simultanément un autre médicament contenant du paracétamol, car vous pourriez risquer une surdose. Pour vous assurer, examinez attentivement la face principale des boîtes de médicaments, les substances actives qu'ils renferment y sont systématiquement détaillées.
L’aspirine : plus de précautions
Quant à l'aspirine, elle doit être utilisée avec précaution. Bien qu'indiquée dans la douleur légère à modérée, elle possède une activité anti-inflammatoire à fortes doses, soit 1g par prise et/ou 3g/j. L'aspirine soulage les douleurs inflammatoires telles que les maux de dents, l'arthrite, la tendinite, l'entorse... Cependant, son utilisation diminue en raison de son irritation potentielle de la muqueuse digestive, ainsi que des risques hémorragiques et allergiques qu'elle comporte.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les contre-indications de l'aspirine sont relativement nombreuses, incluant l'allergie connue à l'aspirine ou à un médicament apparenté (ibuprofène notamment), les problèmes digestifs (ulcère de l'estomac, du duodénum...), les maladies hémorragiques, les maladies graves du foie, des reins ou du cœur. Son usage est interdit à partir du 6e mois de grossesse, car elle augmente les risques de saignement, même à très faible dose. Ainsi, même si la prise remonte à plusieurs jours, elle ne doit pas être utilisée avant une opération chirurgicale, même mineure, ou pour soulager les douleurs menstruelles.
À noter : À doses plus faibles, l’aspirine est utilisée dans la prévention de certaines maladies cardiaques chez les personnes qui souffrent de certaines pathologies du cœur. La prise d’aspirine dans de tels cas doit être encadrée par un(e) médecin.
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens : pas toujours adaptés
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) sont une classe de médicaments largement utilisée pour soulager la douleur, réduire l'inflammation et abaisser la fièvre. Ils sont couramment prescrits pour traiter des affections telles que l'arthrite, les entorses, les maux de tête et d'autres formes de douleur aiguë ou chronique.
Malgré leurs avantages, l'utilisation prolongée d'AINS peut être associée à des effets secondaires tels que des troubles gastro-intestinaux, des problèmes rénaux et cardiovasculaires. De ce fait, leur utilisation est déconseillée en cas d’antécédents de troubles gastro-intestinaux, de problèmes rénaux ou cardiaques sans avis préalable d’un(e) professionnel(le) de santé. Son utilisation prolongée doit être supervisée de près pour minimiser les risques potentiels.
Le conseil en plus
Nous recommandons la prudence en automédication et/ou en cas de risque de surdose. De nombreux médicaments contiennent du paracétamol ou de l'ibuprofène, en plus d'autres actifs. Avant de les prendre, demandez conseil à votre pharmacien pour éviter toute erreur de posologie et le risque de surdosage.