Zoom sur l'éjaculation précoce
Alors qu'environ un homme sur trois est concerné par l'éjaculation précoce ou prématurée, parler de ce type de trouble est un grand tabou dans notre société ! Quelles que soient les causes, ce manque de contrôle génère de nombreux états d’être : culpabilité et perte de confiance pour l’homme, frustration, baisse de désir et détresse chez son ou sa partenaire. Le sujet de l’éjaculation précoce concerne l’homme mais aussi son couple. Ainsi la recherche d’une solution peut dans certains cas se faire à deux afin de faciliter les choses.
Quand parle-t-on d'éjaculation prématurée ou précoce ?
L’éjaculation, action d’éjaculer, concerne l’anatomie des hommes. Il s’agit d’une émission de sperme par l'urètre lors d’un rapport sexuel. Cette action est associée à l’orgasme masculin. L’éjaculation est un réflexe que de nombreux hommes apprennent à contrôler au cours de leur pratique sexuelle. D’autres, en revanche, rencontrent quelques difficultés à faire durer le plaisir sans éjaculer trop tôt. On parle d'éjaculation prématurée ou précoce quand celle-ci survient trop vite. On l’identifie comme tel quand l’éjaculation se produit avant la pénétration ou environ 5 minutes après. Dans un sens ou dans l’autre, le problème est le même et reste lié à la perte de contrôle.
À ce jour, l’origine de l’éjaculation précoce n'est pas complètement élucidée. Cependant les professionnels de santé s'accordent à dire que les causes sont multifactorielles :
- un facteur génétique,
- une quantité insuffisante de sérotonine, une substance chimique naturellement présente dans l’organisme qui a pour effet de retarder l’éjaculation,
- du stress, des tensions ou conflits au sein du couple,
- la peur de la performance et d’éjaculer trop vite.
Enfin, pour parler d’éjaculation précoce, celle-ci doit être permanente ou fréquente, c'est-à-dire qu’elle doit se produire depuis au moins 6 mois.
Quelques chiffres : vous n'êtes pas seuls !
D’après une étude réalisée en France métropolitaine de novembre à décembre 2012 par l'institut de sondage Opinionway pour Les Laboratoires Ménarini auprès de 750 hommes et 750 femmes âgés de 18 à 64 ans et 300 médecins généralistes :
- 50% des hommes et 43% des femmes disent avoir déjà été confrontés à ce problème.
- 66% des hommes et 68% des femmes concernés ressentent une frustration sexuelle.
- 37% des femmes concernées mentionnent une baisse du désir sexuel et 85% des hommes un impact sur la confiance en soi.
- 67% des hommes et 81% des femmes concernés n'ont jamais fait de recherche sur le sujet et 49% des hommes n'en ont jamais parlé avec leur partenaire.
L’éjaculation précoce : une affaire de couple
L’éjaculation précoce n’est pas un trouble anodin et peut entraîner des problèmes d’ordre émotionnels et psychologiques. Ce dysfonctionnement a un impact sur la qualité de vie des hommes, sur leur plaisir sexuel, leur désir amoureux et la confiance en soi. Chez l’autre personne, l’éjaculation précoce peut aussi devenir un problème, même s’il est extérieur à elle. Ce type de trouble de la sexualité provoque un sentiment de frustration, pouvant aller jusqu'à l’évitement de relations sexuelles avec son partenaire.
L’éjaculation précoce n'épargne pas le couple. Sujet difficile et tabou, il entraîne des difficultés à communiquer. Généralement, le partenaire se replie sur lui-même et n'en parle pas par sentiment de honte et de culpabilité. Alors que le ou la partenaire évite le sujet pour ne pas blesser son compagnon ou fragiliser davantage son égo. Le silence s'installe dans le couple, ce qui ne favorise pas la résolution du problème. L’éjaculation précoce peut même contribuer à l'éloignement du couple, voire à une séparation définitive.
Des solutions pour garder le contrôle
On ne le dira jamais assez : communiquez !
La première solution n’est pas mécanique. Il s’agit d’être à l’écoute, de considérer son partenaire au-delà d’un trouble sexuel. Ce trouble ne vous caractérise pas en tant que personne. Mesdames et messieurs, votre homme se définit par bien d’autres choses qu’une éjaculation précoce. Messieurs, comprenez la frustration de votre partenaire et la difficulté pour lui ou elle de vous en parler peur de vous vexer.
Échanger avec son ou sa partenaire sur ce type de difficulté est important. La conversation peut tout simplement commencer par la difficulté d’aborder le sujet. Pourquoi ce thème est-il tabou et sensible pour vous ? Quelles sont vos peurs en abordant le sujet de vive voix ? Comment envisagez-vous votre couple et votre pratique sexuelle avec l’éjaculation précoce ? Pratiquez une conversation saine et équilibrée. Respectez vos temps de parole, soyez dans la bienveillance et dans l'écoute de votre partenaire. Vivre l’éjaculation précoce peut être une raison de rupture. Briser cette omerta facilitera les étapes qui suivront le traitement de l’éjaculation précoce.
Une fois la communication instaurée entre les partenaires, le médecin sera l’interlocuteur à privilégier dans la prise en charge de l’éjaculation précoce. Il est le seul à pouvoir proposer des solutions adaptées à chaque situation et à en discuter sans tabou et sans jugement. Alors quelles solutions s’offrent à vous ?
Thérapies et exercices en cas d'éjaculation précoce
Prendre en charge l’éjaculation précoce relève de la multidisciplinarité. Il existe différentes solutions pour retarder le temps de l’éjaculation. Certaines thérapies comportementales et psychologiques permettent à l’homme d'identifier et de contrôler son niveau d’excitation, mais aussi à améliorer sa confiance dans ses performances sexuelles et à réduire l’anxiété. L’homme peut être aidé par un psychologue ou sexothérapeute ou encore un kinésithérapeute pour réaliser des mouvements qui permettront de mieux contrôler les muscles du bassin et potentiellement retarder l’éjaculation.
D’autres techniques et méthodes sont pratiquées pour remédier à l’éjaculation précoce. Les techniques les plus connues sont le "Stop and Go", les compressions du gland ou "Squeeze". Certaines méthodes de thérapies douces permettent de se détendre et d'évacuer le stress. On pense notamment à la relaxation, au yoga ou encore à la sophrologie.
Dans la catégorie des thérapies, il existe ce qu’on appelle la sexoanalyse. Il s’agit d’une psychothérapie conduite généralement par un sexologue certifié. Lors de ces séances, fantasmes et imaginaire érotique sont discutés et explorés à travers des échanges et des discussions. Ce genre de thérapie se fait individuellement. Il est également possible de faire une thérapie de couple afin de mettre à plat certains problèmes relationnels liés ou non à l’éjaculation précoce.
Il est important de noter que dans certains cas d’éjaculation précoce, celle-ci peut être traitée par des antidépresseurs, connus pour ralentir la venue de l’éjaculation. Malheureusement, cette solution ne peut pas être tenue sur le long terme.
Les médicaments et produits spécifiques en prévention de l’éjaculation précoce
Certaines crèmes, lubrifiants et même parfois préservatifs contiennent un anesthésiant local type lidocaïne pour désensibiliser le pénis et retarder ainsi l’éjaculation. Ils sont malheureusement difficiles à doser et ne sont pas une solution viable sur le long terme. De plus, ces produits peuvent également anesthésier le ou la partenaire et l’empêcher de ressentir correctement l’action.
Enfin, la Dapoxetine (Priligy®) est actuellement le seul traitement médical développé et indiqué dans l’éjaculation précoce chez l’homme âgé de 18 à 64 ans. Pour plus d’information Demandez conseil à votre médecin ou a votre pharmacien.