6 erreurs à ne pas faire quand on prend la pilule
Vous prenez la pilule, peut-être depuis 2 mois ou depuis 20 ans. C'est encore tout nouveau ou cela fait partie intégrante de votre vie de femme. Mais attention, l'erreur est humaine, et, bien souvent, on manque encore d'information au sujet de ce petit comprimé qui - soyons clairs - a révolutionné la vie de la femme. On vous emmène faire un petit tour d'horizon des erreurs à ne pas commettre lorsque l'on prend la pilule.
1) Alerte, j'ai oublié de prendre ma pilule...
Pas de panique ! En effet, il est primordial de respecter la prise quotidienne du contraceptif, car son oubli peut exposer à un risque de grossesse, mais de nombreuses femmes oublient leur pilule au moins une fois dans leur vie et ne tombent pas forcément enceintes sur le coup. Pour penser à prendre votre pilule quotidiennement, vous pouvez suivre nos conseils et astuces :
- Ayez un rituel quotidien associé à la prise de la pilule : avant de se maquiller, au petit déjeuner, après s’être brosser les dents…
- Installez un rappel quotidien à l’heure de la prise et gardez toujours votre plaquette avec vous pour parer à tout imprévu ;
- Téléchargez une application de rappel de prise de pilule sur votre smartphone.
Vous voyagez à l’autre bout du monde ? Continuez de prendre votre pilule à l’heure française si possible, malgré le décalage horaire. Le délai d’oubli ne doit jamais être supérieur à 12 heures (ou 3 heures si vous prenez une pilule microprogestative), l’heure de la prise pouvant être avancée. Attention, tout changement doit se faire en début de plaquette.
D’ailleurs, en parlant de Jules, il peut aussi participer à ce rappel. La contraception le concerne aussi !
2) ...Et je rattrape le coup n’importe comment
Pas la peine d’avaler la plaquette entière pour rester protégée, toutes les pilules indiquent dans leur notice le délai au-delà duquel il peut y avoir un risque de grossesse (jusqu’à 24 heures pour certaines pilules).
Si votre oubli n’excède pas ce délai, prenez immédiatement le comprimé oublié puis les comprimés suivants à l’heure habituelle (même si deux comprimés doivent être pris le même jour). S’il est déjà trop tard, ne prenez aucun risque et demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
En cas de rapport sexuel non ou mal protégé, 5 jours après un oubli de pilule contraceptive, vous pouvez par précaution prendre une contraception d’urgence orale.
3) Je n'ai jamais rien compris à la contraception d'urgence
La contraception d’urgence, aussi appelée pilule du lendemain, est une méthode de rattrapage exceptionnelle qui vise à éviter une grossesse non désirée en cas de rapport non ou mal protégé, ou en cas d’échec d’une contraception.
La pilule du lendemain agit sur les ovaires en bloquant l'ovulation. Ainsi, les spermatozoïdes qui se trouvent dans les trompes de Fallope n’ont pas d’ovule à féconder, ce qui évite le déclenchement de la grossesse.
Cette méthode doit rester occasionnelle et ne pas faire l’objet de prises répétées. Elle ne remplace pas votre contraception régulière. En dehors de tout retard de règles, la contraception d’urgence peut être prise à n’importe quel moment du cycle. Dans tous les cas, référez-vous à la notice de votre pilule.
La pilule d’urgence se présente sous la forme d’un comprimé unique à prendre le plus rapidement possible après un rapport non ou mal protégé, car son efficacité diminue avec le temps. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à en parler avec votre pharmacien.
Attention, la contraception d’urgence n’est pas 100% efficace. Même après sa prise, on continue de se protéger avec des préservatifs et on fait un test de grossesse 3 semaines après la date du rapport non ou mal protégé.
4) Je ne sais pas non plus où acheter la pilule du lendemain
En pharmacie, bien évidemment. Depuis le 1er janvier 2023, la contraception d’urgence est disponible gratuitement et sans ordonnance pour toutes les femmes, mineures et majeures. Si vous êtes mineure, une déclaration sur l’honneur suffit ; vous n’avez pas à présenter votre Carte Vitale si vous souhaitez garder l’anonymat.
Vous la trouverez aussi dans les lieux suivants :
- les centres de planification et d’éducation familiale,
- les infirmeries scolaires (collège et lycée),
- les services universitaires et inter-universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé.
5) J'oublie que Jules aussi est concerné
On ne le dira jamais assez, mais non, la contraception n’est pas qu’une affaire de femme !
Pas de doute, les méthodes contraceptives masculines telles que la vasectomie sont peu nombreuses et quelquefois irrémédiables. Pour autant, certaines ont fait leurs preuves et des innovations dans le domaine pourraient bien intéresser monsieur (et vous aussi du coup !) :
- La contraception hormonale masculine : elle consiste à des injections de testostérone qui vont arrêter le processus de production des spermatozoïdes. Trois mois de traitement sont nécessaires pour que la concentration de spermatozoïdes soit inférieure à 1 million/ml. Si ce résultat n’est pas obtenu dans ces délais, la contraception ne sera pas poursuivie. L’effet est réversible après trois à quatre mois d’arrêt du traitement.
- La contraception masculine thermique : elle a pour but d’élever la température de 2°C des testicules pour inhiber la production de spermatozoïdes (ces derniers n’aiment pas avoir trop chaud) à l’aide de sous-vêtements spéciaux. Efficace au bout de 4 mois et réversible six mois après l’arrêt du traitement, le taux de réussite de cette contraception est égal à un contraceptif hormonal féminin.
- Le préservatif masculin : On ne le présente plus, mais son efficacité est indiscutable et surtout il reste le seul moyen de contraception qui protège des maladies sexuellement transmissibles. Lorsqu’il est bien utilisé et à la bonne taille, son efficacité théorique est de 98%. Il est généralement constitué de latex, mais il en existe en polyisoprène en cas d’allergie.
Et demain, la pilule pour homme ? Des essais et études sont en cours, mais ils se confrontent à plusieurs problèmes, notamment à la prise de testostérone orale qui peut être toxique pour le foie. D’autres méthodes sont donc à l’essai.
En bref, la contraception est une histoire de couple où chacun doit prendre sa responsabilité pour le bien-être de son Jules ou de sa Julie. Et si vous avez des questions, vos médecins et pharmaciens sont là pour vous conseiller.
6) Je crois aux idées reçues
Certes, la pilule contraceptive est un médicament qui possède des effets secondaires et des contre-indications. Elle ne constitue pas toujours le moyen de contraception le plus adapté. Cependant, les idées reçues à son propos ont la vie dure.
Par exemple :
- Est-ce que la pilule peut rendre stérile ? Non, à ce jour, toutes les études scientifiques à ce sujet s’accordent à dire que la pilule contraceptive ne rend pas stérile sur le long terme. Son faible dosage hormonal rend son effet réversible.
- Est-ce que la pilule fait baisser la libido ? Parfois, oui. Elle peut l’altérer, car elle diminue le taux d’œstrogène sanguin. Cependant, d’autres facteurs peuvent entrer en compte dans la baisse de la libido, il convient également de les explorer.
- Est-ce que la pilule fait grossir ? À priori, non. Il s’agit souvent d’une prise de poids concomitante due à l’âge, car la date de première prise de pilule (entre 18 et 24 ans) concorde avec l’âge auquel le corps commence à stocker la graisse en préparation d’une éventuelle grossesse. Cependant, les progestatifs, que l'on retrouve dans les pilules combinées, peuvent stimuler l’appétit, ce qui peut contribuer à une prise de poids.
Si d’autres inquiétudes surviennent à propos de la pilule, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre pharmacien.