Tout savoir sur le don d’organes
Le don d'organes est un acte qui consiste à donner, après sa mort, certains de ses organes comme par exemple le cœur, les poumons, le foie, les reins, le pancréas, les intestins ou de ses tissus (peau, vaisseaux) pour sauver ou améliorer l’état de santé d'autres personnes. Ce geste altruiste et solidaire permet de transmettre une ressource vitale.
En quoi consiste le don d'organes ?
Le don d’organe est un acte médical encadré par la loi qui repose sur trois principes : le consentement présumé (sauf opposition explicite du vivant), la gratuité du don, et l'anonymat entre donneur et receveur. Il est donc important d’en parler avec ses proches et de partager sa position concernant le don d’organe de son vivant.
En France, chaque année, c’est plus de 6000 greffes d'organes réalisées grâce au don. Cependant, en 2019, 26116 patients restaient en attente d'une greffe. Le constat est sans appel : le besoin d'organes est donc bel et bien supérieur au nombre de donneurs.
Les différents types de don d'organes
Le don d'organes de son vivant
Le don d'organes de son vivant concerne principalement le rein et une partie du foie. Concernant le don de rein, le donneur doit être en bonne santé et compatible avec le receveur. La procédure consiste à prélever un des deux reins du donneur, qui pourra continuer à vivre normalement avec le rein restant. Pour le don partiel de foie, le donneur doit également être en bonne santé et compatible. Une partie du foie est prélevée et se régénère ensuite chez le donneur.
Le don d'organes après la mort
Le don d'organes après la mort concerne des organes comme le cœur, les poumons, le pancréas, les intestins... (parmi beaucoup d’autres). Le prélèvement n'est possible qu'en cas de décès constaté par arrêt cardiaque irréversible ou mort encéphalique. Les organes sont alors prélevés dans des conditions strictes d'asepsie et de conservation pour être greffés au plus vite. Ils sont ensuite transportés dans les mêmes conditions strictes jusqu'à l’hôpital où doit avoir lieu la greffe, s'il ne s'agit pas du même établissement.
Le processus de don d’organes
Le processus commence lorsqu'un patient est diagnostiqué en état de mort cérébrale, c'est-à-dire lorsque toutes les fonctions du cerveau ont cessé de façon irréversible. À ce stade, l'équipe médicale évalue si le patient peut être un donneur potentiel d'organes. Des analyses médicales approfondies sont alors réalisées pour vérifier la compatibilité et l'état des organes. D’autres tests sont également effectués pour s'assurer qu'il n'y a pas de contre-indication médicale au don. Aussi, le consentement du donneur ou de sa famille est indispensable.
Si le donneur n'a pas exprimé de volonté de son vivant, sa famille est consultée pour connaître sa volonté présumée. Par ailleurs, un comité d'experts s'assure que le choix du donneur est libre et éclairé. Les organes prélevés sont ensuite conservés dans des conditions optimales, puis alloués aux receveurs compatibles sur la liste d'attente, en fonction de critères médicaux et d'équité. Le processus complet peut durer de quelques heures à quelques jours grand maximum.
Les bénéfices du don d'organes
Le don d'organes est un acte qui peut sauver et améliorer de nombreuses vies. Chaque année, des milliers de personnes souffrant d'insuffisance d'organes reçoivent une seconde chance grâce au processus de greffe. Un seul donneur peut permettre de sauver jusqu'à 8 vies en donnant ses reins, son foie, son cœur, ses poumons, son pancréas et son intestin. De plus, les tissus comme la cornée, la peau, les os, les tendons et les valves cardiaques peuvent être greffés pour optimiser la qualité de vie de nombreux receveurs.
Sur le plan économique, les greffes permettent de réduire considérablement les coûts de santé à long terme. En effet, les traitements de suppléance comme la dialyse sont beaucoup plus onéreux qu'une greffe réussie sur le long terme. De plus, les receveurs peuvent généralement reprendre une vie active et productive après leur greffe.
Enfin, dans un certain sens, le don d'organes peut aider certaines familles endeuillées à donner un sens à la perte de leur proche. Savoir que leurs organes ont permis de sauver d'autres vies peut être réconfortant et apaisant. C'est aussi un moyen de perpétuer la mémoire et les valeurs de leur défunt.
Les mythes et idées reçues sur le don d'organes
Le don d’organes est encore source de réserves, voire de tabous. C’est un sujet qui génère un certain nombre d’idées reçues comme par exemple :
“Les médecins ne feront pas tout pour me sauver”
Les médecins mettent tout en œuvre pour sauver le patient, il s’agit de leur plus importante mission. Le don d'organes n'est envisagé qu'en dernier recours, lorsque tous les traitements ont échoué.
“Ma religion ne le permet pas”
La plupart des religions, et plus particulièrement les religions monothéistes comme le catholicisme, l'islam, le protestantisme et le judaïsme, encouragent ou acceptent le don d'organes comme un acte de générosité et de charité, à condition qu’il respecte la volonté du défunt.
“Mon corps sera défiguré”
Non, le prélèvement des organes est effectué avec le même soin et les mêmes incisions que pour une opération sur une personne vivante. Les incisions sont refermées et recouvertes de pansements. Seules les cornées sont remplacées par des lentilles transparentes.
“Je suis trop vieux/malade pour donner”
Il n'y a pas de limite d'âge légale pour donner ses organes. Certes, à partir d'un certain âge, le cœur n'est généralement plus prélevé, mais le foie ou les reins peuvent l'être. Même si on est malade, les organes peuvent encore être compatibles pour certains receveurs. Seules des contre-indications médicales spécifiques peuvent empêcher le don.
Quels sont les critères pour être considéré comme donneur potentiel ?
Le donneur d'organes potentiel est un patient de tout âge présentant une atteinte neurologique primaire grave et ventilé mécaniquement. Cela peut inclure des diagnostics tels qu'un accident vasculaire cérébral, une anoxie cérébrale, une encéphalopathie ou un traumatisme crânien majeur et sévère. Certains patients peuvent aussi présenter des atteintes neurologiques graves secondaires à une défaillance systémique terminale, par exemple du système pulmonaire ou cardiaque. Dans la majorité des cas, ces personnes n'ont plus d'option de traitement médical ou chirurgical et n'ont plus d'espoir de guérison et de survie.
Pour les donneurs potentiels de type "don après décès par critères circulatoires", le pronostic neurologique et fonctionnel grave doit être irréversible et confirmé par deux médecins compétents. Pour résumer, les principaux critères sont:
- une atteinte neurologique grave et irréversible,
- l'absence d'espoir de guérison,
- la confirmation du diagnostic de mort cérébrale ou de décès par une équipe médicale.