La bronchiolite : Comment l’éviter, comment la soigner ?
Votre bébé tousse, respire rapidement et siffle à chaque inspiration ? C’est peut-être une bronchiolite. Généralement bénigne, il est important pour tout parent de savoir reconnaître cette maladie, de surveiller son évolution et d’adopter les bons gestes pour la santé de bébé.
La bronchiolite, qu’est-ce que c’est ?
La bronchiolite est une maladie virale fréquente qui survient chaque année pendant la période automno-hivernale. Elle est généralement due au Virus Respiratoire Syncytial (VRS). Elle touche les enfants de moins de 2 ans et se manifeste d’abord par les symptômes d’une rhinopharyngite. En 2 à 3 jours, la toux s’aggrave et des difficultés à respirer apparaissent. Cela peut se traduire par une respiration accélérée et bruyante et peut induire une gêne pour la prise du biberon.
Généralement le nourrisson guérit en 8 jours mais la toux peut persister (parfois une quinzaine de jours). La plupart du temps la bronchiolite n’est pas grave, mais il convient cependant de rester vigilant.
L’avis du médecin traitant (ou du pédiatre) et une surveillance de l’évolution sont de mise. Une attention particulière doit être portée aux enfants de moins de 3 mois, aux prématurés et aux porteurs d’une anomalie cardiaque ou respiratoire.
Comment traiter la bronchiolite ?
Il n’existe aujourd’hui aucun vaccin contre la bronchiolite, ni de traitement antiviral efficace. Attention, les mucolytiques et antitussifs sont interdits chez les moins de 2 ans.
Une consultation chez le médecin ou chez le pédiatre est vivement conseillée : l’automédication n’est pas une option dans le cas d’une bronchiolite. Le médecin traitant pourra prescrire une kinésithérapie respiratoire. Celle-ci permet de dégager les bronches du bébé et de l’aider à mieux respirer. Elle consiste en un lavage de nez, un désencombrement bronchique et éventuellement une toux provoquée. Soulagé, votre bébé pourra ainsi mieux s’alimenter, s’hydrater et dormir.
Le kinésithérapeute évaluera également l’état respiratoire de l’enfant et pourra renseigner le médecin sur l’évolution de la maladie.
Il est important de bien nettoyer le nez du nourrisson à l'aide de pipettes de sérum physiologique. Le nourrisson doit dormir sur le dos, avec le haut du corps surélevé et ne doit pas être trop couvert. S’il a des difficultés à prendre ses biberons, il est possible de fractionner ses repas.
Surveillez bien l’évolution des symptômes
Inutile de se précipiter aux urgences à la moindre suspicion d’une bronchiolite. Dans l’immense majorité des cas, elle peut être prise en charge par le médecin traitant. La bronchiolite reste généralement bénigne. Il convient de rester vigilant, notamment chez les nouveau-nés, et de suivre l’évolution des symptômes. Si ces derniers s’aggravent, que la fièvre augmente ou que les sécrétions bronchiques s’épaississent, jaunissent ou verdissent, consultez à nouveau votre médecin.
Conduisez votre enfant aux urgences ou appelez le SAMU si vous faites face à l’une des situations suivantes :
- Nourrisson de moins de 2 mois ou nourrisson de moins de 6 mois né prématurément ;
- Refus de s’alimenter et difficultés pour boire ;
- Troubles digestifs : régurgitations inhabituelles, vomissements, qui peuvent entraîner une déshydratation ;
- Changement de comportement ;
- Détérioration de l’état respiratoire, difficultés à respirer ;
- Pâleur et/ou lèvres et doigts bleus ;
- Maladie cardiaque, chronique, déficit immunitaire, handicap qui empêche de tousser ;
- Fièvre supérieure à 38,5°.
Les conseils préventifs de votre pharmacien
La bronchiolite est une maladie particulièrement contagieuse. En effet, elle se transmet par le biais d’un contact direct de personne à personne, par les sécrétions bronchiques (éternuements, postillons, toux, mouchage...), ou par contact indirect (mains ou d'objets souillés par la salive).
La survenue de l’infection peut être prévenue par des mesures d’hygiène simples à mettre en place au quotidien :
- Lavez-vous régulièrement les mains, ainsi que celles de tous les membres de la famille, notamment au retour des aînés de l’école ou de la crèche, et avant tout soin au nourrisson. Utilisez un gel hydroalcoolique si aucun point d’eau n’est accessible à proximité ;
- Utilisez des mouchoirs jetables pour vous moucher et pour moucher vos enfants plus âgés ;
- Aérez votre logement au moins une fois par jour et contrôlez la température de la chambre de votre bébé (qui ne doit pas être supérieure à 19°C) ;
- Nettoyez soigneusement et régulièrement les objets en contact avec le nourrisson (jouets, tétines,…), car ils sont des vecteurs importants de contamination dans le cas de la bronchiolite ;
- Limitez les sorties de votre nourrisson dans les lieux publics, surtout aux heures de forte affluence ;
- Évitez les contacts avec des bébés malades et les échanges de tututtes ;
- Bannissez le tabagisme à la maison ;
- Privilégiez l’allaitement naturel pour limiter les risques.
Attention au tabac : la fumée de cigarette et l’odeur de tabac sur les vêtements, dans la voiture ou dans la maison sont très irritantes pour les poumons. Ils aggravent donc la bronchiolite.
Si vous avez une rhinopharyngite, faites bien attention à ne pas contaminer votre nourrisson. Mouchez-vous dans un mouchoir jetable, jetez-le aussitôt, puis lavez-vous soigneusement les mains, notamment si vous devez ensuite vous occuper de votre bébé. Portez un masque de préférence lorsque vous vous occupez de votre bébé pendant toute la durée de votre maladie.
Bronchiolite et asthme
Les liens entre la bronchiolite et l’asthme sont encore très discutés. Le premier épisode de bronchiolite n’est pas de l’asthme, même si le nourrisson siffle. À partir du troisième épisode de bronchiolite, un diagnostic “d'asthme du nourrisson” est généralement posé. Cependant, dans seulement un cas sur quatre ou cinq cet “asthme du nourrisson” évolue en asthme de l’enfant. Le lien avec les épisodes de bronchiolite n’est, à ce jour, pas démontré.
Les "réseaux bronchiolite"
Votre enfant est sujet aux bronchiolites et vous êtes désemparé ? Sachez que vous n'êtes pas seul et votre tout-petit non plus !
De véritables réseaux se sont constitués depuis 2000 dans toute la France pour la prise en charge de la bronchiolite chronique. Ils contribuent au rassemblement des professionnels et à une amélioration de l’accès aux soins. Ils permettent notamment la mise en contact avec des kinésithérapeutes disponibles et la continuité des soins, même durant les week-ends.
Attention : ces réseaux ne sont pas des services d’urgence médicale, ils ne remplacent aucunement les urgences pédiatriques et le SAMU.