L’asthme chez les jeunes enfants
L’asthme est une maladie respiratoire chronique qui touche près de 4 millions de personnes en France, soit 6,7% de la population. Environ 9% des enfants sont concernés. Cette inflammation ou irritation permanente des bronches a un fort impact sur la vie quotidienne de la personne atteinte. Particulièrement si ce trouble n’est pas correctement pris en charge.
Comment se manifeste l'asthme ?
L’asthme se présente toujours sous forme de crises. Elles peuvent se multiplier dans une même journée. La respiration redevient normale entre chacune de ces crises. L’asthme se caractérise par les symptômes :
- des essoufflements,
- une respiration bruyante et sifflante,
- une toux sèche,
- une oppression au niveau de la poitrine,
- des difficultés respiratoires.
Pourquoi fait-on de l'asthme ?
L’asthme s’explique ainsi par une muqueuse bronchique irritée et par conséquent plus épaisse. Les bronches sont considérablement sensibilisées et facilement irritables. Les facteurs provoquant ce type de troubles sont parfois génétiques mais ils sont toujours complétés par des éléments déclencheurs. Ces éléments déclencheurs favorisent fortement les crises d’asthme et rendent le passage de l’air difficile :
- le tabac,
- les allergènes extérieurs comme le pollen,
- la pollution,
- les produits chimiques,
- l'exercice physique,
- les allergènes intérieurs (acariens, poussière, poils de chien et de chats),
- des infections respiratoires (bactéries, virus),
- l’air froid,
- certains médicaments.
Quid de la prise en charge de l'asthme ?
La prise en charge de l’asthme est essentielle. Chaque année, on enregistre près de 60 000 séjours hospitaliers en lien avec des crises d'asthme. Lorsque l’on traite ce trouble respiratoire, on prescrit la plupart du temps un traitement bronchodilatateur. Parfois, il s’agit d’un traitement de fond anti-inflammatoire. Ensuite il s’agit d'éliminer les facteurs déclencheurs cités plus haut puis pour finir un suivi régulier par le corps médical afin de suivre l’évolution des crises et des symptômes.
Comment se manifeste l'asthme chez l’enfant ?
L’asthme se manifeste souvent dès l’enfance. Les symptômes sont généralement plus discrets et silencieux que chez les adultes. Il s’agit d’ouvrir l'œil pour les repérer suffisamment tôt pour une meilleure prise en charge. Pour commencer, l’asthme chez l’enfant de plus de 3 ans peut être intermittent ou bien persistant.
Chez l’enfant, on fera attention aux signes suivants :
- Une gêne respiratoire liés à des évènements environnementaux et infectieux comme les coups de froid, la pollution ou le tabagisme passif.
- Une toux et une trachéite spasmodique, équivalents de l’asthme, qui provoque une hyperréactivité des bronches. Ce type de toux sèche survient en fin de nuit, lorsque l’enfant rigole sans pouvoir s’arrêter, lors de contrariétés, après un effort important (asthme d’effort) ou encore lors d’un changement de météo ou de saison.
- Une respiration sifflante car le conduit respiratoire est rétréci et les bronches obstruées.
L'exacerbation de l’asthme, un cas extrême
Parfois, malgré les traitements de crise, des problèmes respiratoires peuvent persister pendant des heures voire des jours. On qualifie cela d’exacerbation de l’asthme. Une urgence médicale est déclarée lorsque l’enfant présente les symptômes suivant : lorsque l’enfant a du mal à respirer, que les narines sont dilatées, les lèvres et les ongles prennent une couleur bleue, que l’enfant éprouve des difficultés à parler ou encore à marcher, qu’il y a une perte de connaissance ou des signes de confusion. Il convient alors d'appeler le 15 sans attendre.
Pour éviter d’empirer la crise d’asthme et d’arriver à une exacerbation, il convient d’être prudent face à une exposition au tabagisme passif, aux infections virales ou à un allergène particulier. L’arrêt d’un traitement par corticoïdes inhalés peut parfois entraîner une exacerbation.
Comment diagnostiquer l'asthme chez l’enfant ?
Comme mentionné plus haut, plusieurs critères évoquent la présence d’asthme chez un jeune enfant : une respiration sifflante, une gêne respiratoire après l’effort ou le cours de sport, des accès de toux sèches, notamment la nuit...
Dès l’âge de 3-4 ans, il est possible de confirmer le diagnostic en évaluant les fonctions respiratoires chez un spécialiste, afin de rechercher une activité bronchique importante ou exagérée. Un bilan chez un allergologue permettra d’identifier la cause, un terrain allergique étant presque toujours présent chez l’enfant.
Chez le nourrisson, le diagnostic est plus difficile. On évoquera la maladie à partir de trois épisodes de difficultés respiratoires avec sifflements avant l’âge de deux ans.
Dans tous les cas, la mise en route rapide du traitement permet d’éviter la détérioration des alvéoles pulmonaires, définitivement constituées avant l’âge de 3 ans.
Qu'est-ce que le VEMS ?
Le Volume Expiratoire Maximal par Seconde ou VEMS correspond au volume d’air expiré durant la première seconde au cours d’une expiration forcée. Il est mesuré dans le cadre d’un examen respiratoire appelé spirométrie et permet d’observer si les voies respiratoires sont obstruées ou non.
Pour réaliser le test, l’enfant inspire au maximum puis expire le plus fortement et le plus rapidement possible. Le VEMS varie en fonction des capacités respiratoires de chaque personne et de sa morphologie. L’étude de sa valeur ou de sa progression permet de déterminer le stade et la gravité de la maladie asthmatique. Il permet également d’évaluer l’efficacité des traitements bronchodilatateurs.
Comment traiter l'asthme chez le jeune enfant ?
Le traitement de l’asthme est introduit par paliers. Il associe un bronchodilatateur, à utiliser en cas de crise, à d’autres traitements (antiallergiques, corticoïdes) selon le stade de la maladie.
Les dispositifs pour inhalation doivent être bien utilisés afin de garantir la bonne prise du traitement. Ils s’adaptent même aux tout-petits, mais c’est aux parents de respecter leur bon usage. Pour plus d’informations sur les traitements, n’hésitez pas à consulter le site de la fondation du souffle : lesouffle.org
Sport et asthme : stop aux idées reçues
La pratique régulière d’un sport est recommandée pour les asthmatiques, même les enfants. Ainsi, ils apprennent à mieux gérer leur souffle et augmentent leurs capacités respiratoires. Alors quels sont les sports les plus bénéfiques pour l'enfant asthmatique ?
La natation, le vélo, les arts martiaux… Ces sports favorisent la ventilation et aident à contrôler la respiration. Pourtant, pas question de les pratiquer sans quelques précautions ! Veillez à ce que votre enfant soit bien échauffé (10 à 15 minutes suffisent), qu’il pratique son sport dans un environnement adéquat (non pollué, bonne température extérieure, loin des zones saturées en pollens…), qu’il s’hydrate bien et qu’il ait toujours à portée de main son traitement bronchodilatateur.